Transporteur Migrant

Type : Vaisseau de colonisation.
Fabricant
:
La Phalène
Statut légal des plans
:
Domaine public.
Mode de propulsion :
moteur à fusion deutérium-tritium.

Armement : Aucun.
Capacité supraluminique : Oui.
Longueur : 800 mètres.
Charge utile : Jusqu'à 300 000 tonnes.
Équipage : Jusqu'à 2000 personnes.

Il est courant de comparer les Migrants à des arches de Noé pour l'âge interstellaire, mais cette comparaison n'est pas seulement fausse, elle représente un honteux contresens. L'humanité ne colonise pas de nouveaux mondes parce qu'elle le doit, mais parce qu'elle le peut. L'expansion spatiale n'est pas une tentative désespérée de donner une Terre bis à une espèce déclinante, mais un projet de longue haleine, qui vise à faire des enfants du soleil une société mutiplanétaire, à la fois habitante et exploratrice des écosystèmes outre-terrestre.

Longs de plus de huit cents mètres, les Migrants comptent parmi les plus grands vaisseaux interstellaires (même si un Migrant tiendrait à l'aise dans un Transporteur Augure) et transportent jusqu'à deux mille personnes. Si ce nombre peut paraître faible, c'est qu'en réalité le rôle d'un Migrant est d'étudier et de préparer une planète pour une éventuelle installation humaine ; il se place nécessairement en amont de la première vague de colonisation. L'équipage des Migrants est ainsi composé de scientifiques, d'artistes et d'ingénieurs, avec un important contingent de géographes et de biologistes. Ces passagers voyagent éveillés et dans des conditions comparables à celles d'une station spatiale bien équipée, l'emploi de techniques d'hibernation restant exceptionnel. 

Le design des Migrants met l'accent sur la redondance, avec de nombreux systèmes vitaux présents en double voire en triple, y compris le translateur. L'équipage est protégé par plusieurs couches d'eau et de blindage ablatif, tandis que les réserves contiennent suffisamment de nourriture et de médicaments pour des durées d'expédition mesurées en décennies. La taille du vaisseau permet la présence de deux anneaux d'habitation qui produisent une gravité centrifuge, plus confortable et moins dangereuse pour la santé que l'apesanteur. Il n'est pas excessif de dire que les Migrants comptent parmi les vaisseaux les plus résilients de l'espace humain, et, même s'ils opèrent toujours loin des secours, jamais un seul Migrant n'a été perdu en service. De manière intéressante, cette aspiration à une inscription dans la durée se transfère aux équipages, qui sont souvent organisés sous la forme d'une commune indépendante dotée d'une autonomie politique.

On distinguera trois rôles qui attendent un Migrant lors de son expédition. Le premier est de faire office de vaisseau de transport en espace profond, déplaçant son équipage, sa biosphère et son infrastructure sur plusieurs milliers d'années-lumière jusqu'à la destination ; dans ce rôle, le Migrant peut être escorté par un ou plusieurs Inyangas. Une fois la planète à coloniser atteinte, le Migrant s'installe en orbite et devient une station spatiale mobile, qui sert à la fois d'avant-poste scientifique, de plateforme de télédétection et d'habitat semi-permanent. Enfin, si la planète est jugée adéquate pour une colonisation, la section de proue du Migrant est séparée de la section de propulsion et effectue un atterrissage dans une zone plate où elle sera convertie en une infrastructure terrestre combinant immeubles, jardins et usine rudimentaire. Le reste du vaisseau peut alors soit rester en orbite, soit repartir à son point de départ et être équipé d'une nouvelle proue. Il n'est pas rare d'effectuer ainsi plusieurs rotations pour établir une première ville.

Ce profil de mission fait qu'un Migrant prend rarement part à plus d'une tentative de colonisation, bien qu'il existe quelques exceptions notables. Ainsi, le Migrant de troisième génération Hypothèse Gaïa a participé successivement à l'installation humaine sur Smyrnia, Concorde, Masan et Azur.

On remarquera que sur les plus vieilles colonies existe une tradition consistant à transformer la section de proue du Migrant originel en monument commémoratif. C'est le cas sur Elora, où le Migrant Voyons Ce Que Nous Avons Là fut transformé en un dôme à la mémoire des premiers découvreurs de la planète, aujourd'hui installé au milieu de la place de Yalta, dans la ville de Saraswati.

Illustration par Maciej Rebisz pour Eclipse Phase, diffusée par Posthuman Studios sous les termes suivants : Creative Commons Attribution Non-Commercial Share-alike 4.0 License.


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