Cargo Mansa Moussa

Type : cargo léger multifonctions.
Fabricant : Communes spatiales ouest-africaines, Communes Sélénites.
Statut légal des plans : domaine public.
Mode de propulsion : moteur nucléaire-thermique.
Capacité supraluminique : oui.
Longueur : 100 mètres.
Charge utile : 15 000 tonnes.
Équipage: Jusqu'à 15 spationautes, souvent sans pilote.
Aussi connu sous le nom de Cargo-tube/Tube Lunaire.
Nommé d'après un empereur du Mali médiéval, le transporteur de classe Mansa Moussa fut le premier vaisseau-cargo capable de déplacement supraluminique avec un translateur. C'est l'un des plus anciens types de bâtiments spatiaux encore en service : le prototype a été mis en service actif il y a près d'un siècle et demi. Étant donné que le Mansa Moussa est basé sur un design de la NASA datant de l'âge industriel (plus spécifiquement le défunt programme de remorqueur nucléaire lunaire de 1971), il est légitime de le considérer comme une forme de technologie « archéologique ».
Avec cent mètres de long et une capacité de quinze mille tonnes, le Mansa Moussa compte parmi les plus petits cargos encore en service, mais il n,e faut pas oublier que, lors de son introduction, il était un géant. Propulsé par un moteur à fission nucléaire (la plupart du temps à coeur solide), il intègre évidemment un translateur, que l'on place entre la section de propulsion et la cargaison. Les plans étant tombés dans le domaine public après la période légale de cinquante ans valable dans tout l'espace humain, n'importe qui peut assembler un Mansa Moussa, même si les Communes Sélénites en restent le premier producteur.
Je ne vais pas faire l'éloge outre mesure de ce vaisseau. Le Mansa Moussa accuse son âge. Bien qu'adéquats pour de simples transferts orbitaux, ses moteurs n'ont pas assez de delta-v pour effectuer les alignements de vecteur nécessaires aux translations à longue portée, ce qui force le recours à un remorqueur, souvent un Transporteur Devin. Je connais quelques communes qui se targuent d'avoir réglé le problème en montant un moteur à fusion nucléaire sur leurs Mansa Moussa, mais je n'ai jamais eu de preuve concrète que leurs prototypes n'avaient pas fondu après une ou deux mises à feu. De manière générale, la « simplicité prolétarienne » du Mansa Moussa a atteint ses limites. Au terme d'un siècle et demi d'itérations diverses et variées, il semble impossible d'améliorer plus avant son concept.
Ces défauts n'empêchent toutefois pas le Mansa Moussa de demeurer un vaisseau ubiquiste dans l'espace connu. Comme son diamètre est identique à celui d'un Conteneur Kényan Standard -- ou CKS, le premier module de stockage industriel jamais conçu et dont les dimensions continuent de dicter la plupart des standards de transport spatial -- le Mansa Moussa est devenu un véritable « cargo universel » : il peut transporter tout ce qui rentre dans un CKS (c'est-à-dire à peu près n'importe quoi qui soit paqueté selon les normes pan-humaines) et peut même être réparé, voir réassemblé à partir de CKS recyclés. Je ne connais pas un seul établissement planétaire ou spatial qui n'utilise pas de Mansa Moussa, quelle que soit sa taille ou son orientation politique.
Il y a fort à parier que, si l'inventeur africain du Mansa Moussa avait gardé les droits sur le brevet, iel serait devenu.e la personne la plus riche de l'histoire humaine.
Illustration pour Starmoth par Lilly Harper, qui écrit sa propre science-fiction sur le blog Beacons in the Dark.