Trappiste 1-e

Type planétaire : monde tellurique.
Région : espace commun.
Age
: 7.5 milliards d'années.
Étoile parente
: naine rouge de classe M.
Gravité : 0.77 g.
Atmosphère
: 0.8 bar, azote-oxygène.
Température moyenne
: 246°K.
Type d'écosystème
: à base de carbone, contaminé.
Durée de l'année stellaire : 6 jours.
Durée du jour stellaire : infini (planète en rotation synchrone).
Type d'établissement humain
: stations locales.
Âge de l'établissement humain
: 125 ans.
Population : 2 millions.
Allégeance
: Indépendant.
Distance à la Terre : 40 années-lumière. 

Starports: Nave Point, Trappist Memorial Hub.

1 - Un monde trop connu

Trappiste 1-e fut découverte durant les dernières décennies de l'âge industriel. Considérée comme l'une des planètes potentiellement habitables les plus proches de la Terre, elle fut étudiée de manière détaillée avant l'effondrement ; la connaissance relative à Trappiste 1-e fut conservée par les moines de l'Outre-Eglise. Après la découverte du translateur, Trappiste 1-e fut sélectionnée comme cible prioritaire pour les premières sondes interstellaires. Trappiste 1-e fut ainsi atteinte par une expédition humaine il y a un peu plus d'un siècle. Quand le vaisseau d'exploration Gondwana se réintégra sur son orbite basse, ce fut pour trouver la planète telle que les astronomes l'avaient décrite un demi-millénaire auparavant : un petit corps tellurique, baignée par la faible lumière de sa naine rouge. 

« J'avais lu tous les ouvrages et articles historiques sur Trappiste 1-e avant d'embarquer sur le Gondwana », se souvient l'exobiologiste Marcina Sevenkova dans son livre A nos premiers voyages. « L'atteindre pour de vrai fut une expérience des plus étranges. Je savais à quoi Trappiste 1-e devait ressembler. Je savais à quoi m'attendre. Les caractéristiques planétaires, la couleur de l'étoile dans le ciel, la température de l'air, le pourcentage d'eau liquide à la surface, tout. Quand nous avons atterri, je me suis mise à éprouver un terrible sentiment de déjà-vu. Je connaissais ce monde. Lors de mes premiers pas, j'eus même l'impression de revenir dans un lieu familier. Trappiste 1-e avait fait partie de mon imaginaire depuis tellement longtemps...

2 - De corail et d'hommes

Trappiste 1-e constitua notre premier contact avec des formes de vie non-terrestres complexes. Ce fut un désastre.

Comme toutes les planètes ayant des naines rouges pour parentes, Trappiste 1-e est éminemment hostile à la vie. La face éclairée de la planète est brûlante, couverte de déserts et d'océans à-demi évaporés. La face sombre, au contraire, est plongée dans une nuit éternelle. La vie ne peut guère se développer qu'à l'équateur, ou « terminateur », qui est sujet à un crépuscule tiède permanent. La biodiversité de Trappiste 1-e est faible : les formes de vie dominantes sont des symbiotes semblables à des coraux, faits de lichen qui s'abrite des radiations solaires et des tempêtes en sécrétant des tubulures de calcaire. Communiquant par phéromones interposées, ces formes de vie suscitent ainsi un vaste réseau de colonies interconnectées, parfaitement adapté aux humeurs de l'étoile. Toutefois, ces lichens ne possèdent aucun système immunitaire : les pathogènes étant inconnus sur Trappiste 1-e, les tubulures suffisent à garder le fragile coeur de ces pseudo-coraux à l'abri.

Ou plutôt suffisaient, jusqu'à notre arrivée.

3 - Un monde contaminé

Cent vingt ans après le premier contact, l'écosystème de Trappiste 1-e est en train de subir une extinction de masse. Malgré les efforts incessants de la Phalène, l'élimination des bactéries et virus apportés par les explorateurs humains s'est révélé impossible. Bien que les ultraviolets émis par l'étoile en éliminent une grande partie à chaque éruption stellaire, les foyers bactériens sont parvenus à s'ancrer dans le sol et à se développer au détriment des lichens, dont ils envahissent sans mal les tubes de calcaire. Les nombreuses tentatives visant à circonscrire cette épizootie globale par l'emploi antibiotiques et de bactériophages n'ont eu aucun résultat, pas plus que l'édification de zones censément protégées. L'écosystème de Trappiste 1-e est condamné à moyen terme.

La planète agit désormais comme un tragique exemple de ce qu'il ne faut pas faire lors du contact avec un écosystème extraterrestre - même et peut-être surtout quand ce dernier s'est révélé incapable d'infecter les humains mais que la réciproque n'a jamais été testée. Désormais, de stricts protocoles de décontamination sont recommandés au décollage et à l'atterrissage, tandis que des études écosystémiques poussées doivent être menées avant d'autoriser des sorties libres ; si leur résultat est négatif (i.e si l'écosystème s'avère incapable de résister aux espèces invasives apportées par les colons humains), la planète doit rester strictement isolée, pour ne jamais répéter le triste sort de Trappiste 1-e.

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