Elora

Type : analogue terrestre.
Région: Travée.
Satellites naturels : deux astéroïdes capturés.
Âge
: 7,8 milliards d'années.
Étoile parente
: classe F, unique.
Gravité
: 0.85 g.
Atmosphère
: 0.9 bar, azote-oxygène.
Température moyenne
: 14°C
Climats
: tropicaux humides à arides froids.
Type d'écosystème
: vie à base de carbone, avec une prévalence d'espèce symbiotiques.
Durée de l'année stellaire : 548 jours.
Durée du jour stellaire : 22 heures.
Type d'établissement humain
: civilisation planétaire.
Âge de l'établissement humain
: 65 ans.
Population : 150 millions.
Allégeance politique
: Écoumène Elorain.
Distance à la Terre : 552 années-lumière.

Ports stellaires : Station Elora, Terminal de l'ascenseur orbital, Orbitale de l’Écoumène.

La descente atmosphérique vous a laissé hagard. La gravité est plus faible que celle de la Terre. L'atmosphère est épaisse, l'air transporte des senteurs sucrées. Une vaste forêt primaire s'étend d'un horizon à l'autre. D'immenses arcologies montent vers le crépuscule ; de l'autre côté du continent de verdure, vous devinez des montagnes plurimillénaires et couronnées de neiges éternelles. La grande soeur de la Terre vous tend les bras.

1 - La planète-écoumène

Les plaques continentales d'Elora sont très érodées. La plupart des continents se trouvent sous le niveau de la mer.

Elora est à bien des égards un monde ancien. En termes stellaires, car son étoile est deux milliards d'années plus vieille que le soleil. En termes géologiques, car elle a perdu l'essentiel de sa chaleur interne, résultant en une activité volcanique ténue et une température plutôt faible pour une planète située loin à l'intérieur de la zone habitable du système. En termes biologique, enfin. Les écosystèmes d'Elora sont plus vieux et plus résilients que ceux de la Terre ; la plupart de leurs espèces se sont unies en « méta-espèces » symbiotiques au crépuscule de leur trajectoire évolutive. Quand les premiers arpenteurs humains posèrent le pied sur Elora, il y a près d'un siècle, ils y trouvèrent une vie étrangement semblable à celle de la Terre. Les océans d'Elora semblaient être peuplés de méduses et d'algues, ses animaux terrestres possédaient fourrure, écailles et plumes, ses forêts étaient peuplées d'arbres, mais ce n'était qu'une illusion. Les arbres elorains sont de complexes symbiotes tripartites de champignons, de lichen et d'algues formant des réseaux continentaux capables de pensées complexes. Les méduses sont des colonies d'amibes de la taille d'une petite île. Les lézards et les oiseaux sont des alliances de végétaux et de constructions bactériennes. La symbiose et la coopération sont les maîtres-mots de la vie sur Elora, ce qui lui a valu le surnom de « planète-écoumène », une notion géographique et biologique signifiant que la planète peut être comprise comme un système unique et cohérent, incarné par la succession de créatures commensales qui recouvrent sa surface. En ce sens, elle est une application directe de l'hypothèse Gaïa.

2 - De la verticalité des villes

Les métropoles d'Elora brillent en rouge-orange la nuit, du fait des bactéries luminescentes utilisées pour illuminer leurs arcologies.

Elora se trouve au milieu de la Travée, un amas ouvert de cinq cents étoiles riches en métaux, situé à cinq cents années-lumière de la Terre. A trois mois de voyage du monde-mère de l'humanité, la Travée fut la première « île dans le ciel » à être étudiée et colonisée.

Protégée et nourrie par ce prospère environnement, Elora est devenue la deuxième planète la plus peuplée dans l'espace humain, avec un peu plus de cent cinquante millions d'habitants. D'aucuns la considèrent comme un monde supra-habitable, aux conditions encore mieux adaptées à la vie humaine que la Terre. De ces conditions est née une grande ambition -- celle de faire d'Elora la première véritable civilisation extrasolaire indépendante, une entreprise qui passe par un urbanisme radicalement nouveau, fondé sur les arcologies : de vastes tours qui s'élèvent de plusieurs kilomètres au-dessus du niveau de la mer et contiennent des villes verticales, entièrement intégrées. Originellement conçu pour tirer parti de la faible gravité de la planète, ce modèle urbain a permis de limiter l'empreinte spatiale et environnementale des mégapoles eloraines, bien que leur impact sur les vents et les précipitations ne soit pas négligeable, ce qui explique un abaissement récent des structures, que l'on préfère désormais plus petites mais reliées entre elles par des viaducs. Cette logique de concentration verticale s'est peu à peu étendue à d'autres aspects de la colonisation planétaire ; ainsi, une grande partie du mix énergétique elorain provient de stations solaires orbitales, qui transmettent leur électricité au sol par le biais d'émetteurs à micro-ondes. Là où la Terre a été construite du bas vers le haut, sur les ruines de centaines de civilisations balayées par le Bas-Âge, Elora se veut descendre des étoiles. 

3 - L'expérience qithiste

Le continent de Lakshmi, visible au centre du globe elorain, sont les terres d'élection des qiths Miramar et Saïmour. On notera la calotte polaire australe, ici photographiée en plein coeur de l'hiver stellaire.


La population humaine d'Elora est d'une grande diversité, qui empêche l'émergence d'une culture globalisée inspirée par une nation ou un continent terrien, comme ce peut être le cas sur d'autres planètes ; si loin de l'espace commun, détachée des superpuissances du monde-mère, Elora a dû développer son propre modèle politique : le qithisme. Cette idéologie est à rapprocher du syndicalisme, dans le sens où elle soutient que la meilleure manière d'organiser une société complexe passe par le recours à des entités coopératives, possédées par les travailleurs à l'échelon local. Les communes eloraines sont ainsi appelées qiths : elles sont à la fois partis politiques, coopératives économiques et entités culturelles. Leur fonctionnement dans la grande fédération de l'Ecoumène Elorain est symbiotique : le qith Masani organise l'agriculture planétaire, le qith Saïmour entretient les manufactures orbitales, le qith Eletharna gère les réseaux de transport, le qith Miramar les télécommunications...on a parfois pu qualifier le quithisme de « démocratie de castes coopératives », bien que l'appartenance à un qith soit libre et à tout instant révocable par le citoyen intéressé. Il faut expérimenter le système elorain pour véritablement le comprendre : en ce sens, c'est une expérience politique unique. 


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