Type : lune rocheuse.
Région: espace commun.
Satellites naturels : aucun.
Âge : 4,53 milliards d'années.
Étoile parente : classe G, unique.
Gravité : 0.164 g.
Atmosphère : négligeable.
Température moyenne : 100° K - 350 °K
Climats : non applicable.
Type d'écosystème : vie à base de carbone, dans des environnements fermés.
Durée de l'année stellaire : 365,25 jours.
Durée du jour stellaire : 28 jours terrestres.
Type d'établissement humain : civilisation planétaire.
Âge de l'établissement humain : 175 ans.
Population : 7 millions.
Allégeance politique : Communes Sélénites.
Distance à la Terre : 300 000 km.

Starports: Chantiers navals de Séléné, Orbitale Inyanga, Radiotélescope de Thémis. 

1 - Une dure maîtresse

La Lune a beau être l'objet céleste habité le plus proche de la Terre, ses relations avec le monde-mère restent des plus tendues. Bien peu d'humains se souviennent du jour de juillet 1969 où un homme posa le pied pour la première fois sur le satellite, bien avant que le Bas-Âge n'emporte tout sur son passage ; à peine plus sont capables de donner la date précise à laquelle, il y a deux siècles et demi, l'humanité atteignit à nouveau cette surface grise et poussiéreuse. On se souvient, par contre, que la Lune fut le premier corps céleste à accueillir une présence humaine permanente, sous la forme d'une petite base autour du cratère de Shackleton servant à ravitailler les vaisseaux en partance pour le système solaire extérieur en glace d'eau. Trente ans avant la construction des stations de Lagrange, la Lune offrit ainsi le premier établissement stable en outre-espace, qui évolua peu à peu en une véritable civilisation locale, qui finit par s'unir sous l'égide d'un syndicat de travailleurs.

Pendant plus d'un demi-siècle, les nouvelles Communes Sélénites restèrent sous l'autorité de la Terre, qui fournissait au satellite la nourriture qu'il était impossible à ses habitants de produire ; des volontés d'indépendance de plus en plus appuyées, soutenues par les nouveaux établissements de Saturne, finirent par déclencher la « guerre de Séléné » : une confrontation entre les Unions Populaires et les Communes Sélénites par missiles nucléaires interposés, qui par miracle ne dégénéra pas en conflit ouvert, et déboucha sur une indépendance accordée de très mauvais cœur. Plus d'un siècle après, la fracture entre la Terre et son satellite reste grande ouverte. Pour un Terrien, la Lune n'est pas un monde amical

2 - États et empires de la Lune

La surface de la Lune est profondément hostile, et la civilisation sélénite vit enterrée, bien à l'abri des radiations solaires et du régolithe qui rentre partout en abrasant bâtiments et poumons. Les sept millions de sélénites vivent dans un complexe réseau de cités, tunnels et jardins construits sous la surface, qui sont connus pour resplendir de statues et de fresques qui dessinent un langage visuel et affectif unique, à mi-chemin entre la Bagdad de l'âge d'or islamique et une station spatiale moderne. Vivre dans la Lune souterraine signifie occuper un monde de couleurs ; les routes souterraines brillent en or fin, les jardins enclos en bleu roi, les gratte-ciel inversés des grottes en rouge sang, l'ascenseur orbital de la face visible en lignes verdoyantes et les antennes sous-spatiales de la face cachée en pourpre profonde. Le monde des habitants de la Lune est un empire de teintes.

3 - Seule la Lune le sait

Pour les Terriens, la Lune est hantée -- par les étranges intelligences artificielles qui vivent dans le manteau et sont bien plus nombreux que les êtres humains sur le satellite, par les vastes archives de signaux d'origine extraterrestre collectés par les radiotélescopes de la face cachée, par les premières expériences sur le translateur que dissimulent les laboratoires du pôle nord, par les drones semi-conscients qui vagabondent dans les multiples cités abandonnées des profondeurs. De rumeurs en véritables énigmes, la Lune se nourrit du secret ; comme on le dit jusque sur Jupiter, La Lune seule le sait.