Mundis

Type : planète tellurique
Région : bulle de Mundis
Âge : 3,50 milliards d'années.
Étoile parente : classe K, unique.
Planète parente : géante gazeuse (320 masses terrestres)
Gravité : 0,37 g.
Atmosphère : 0,8 bar, azote-oxygène.
Température moyenne : 286°K
Climats : froid aride à tempéré chaud.
Type d'écosystème : vie à base de carbone avec photosynthèse fondé sur le pigment rétinal.
Durée de l'année stellaire : 1826,25 jours terrestres.
Durée du jour stellaire : 27 h 52 min.
Type d'établissement humain : civilisation planétaire.
Âge de l'établissement humain : 54 ans.
Population : 15 millions.
Allégeance politique : indépendant.
Distance à la Terre : 2000 années-lumière.
Ports Stellaires : Port Eletharna, Orbitale de la Spire.
1 - Le monde rétinal
La plupart des mondes habitables orbitant des étoiles de classe K et G (naines jaunes semblables au soleil) possèdent une végétation aux feuilles vertes, qui pratiquent une photosynthèse basée sur la chlorophylle. Mundis, pourtant, apparaît pourpre depuis l'espace. En effet, la photosynthèse des espèces locales ne repose pas sur la chlorophylle mais sur le rétinal, un pigment qui absorbe la lumière verte et jaune, au lieu du rouge et du bleu. La planète confirme ainsi la validité de l'hypothèse de la Terre Pourpre, voulant qu'un tel écosystème végétal puisse non seulement apparaître mais se maintenir dans le temps.
Lors de la découverte de la planète, les scientifiques de la Phalène ont émis l'hypothèse que la suprématie des pigments rétinaux sur Mundis (il semble y avoir eu quelques lignées végétales usant de la chlorophylle, mais toutes sont aujourd'hui éteintes) est due à un chemin évolutif très spécifique. Ce dernier aurait conduit à une explosion de la biodiversité et du nombre des halobactéries dans la Mundis primitive, assurant un développement de la végétation moderne à partir de cette famille connue pour requérir aux pigments pourpres. De fait, les plantes mundiennes peuvent pousser sur des sols hypersalins, une propriété commune aux organismes descendus desdites halobactéries.
2 - Sous l'oeil du géant
Outre sa végétation exotique, Mundis est la seule planète habitable connue à orbiter autour d'une géante gazeuse, nommée Iteren par les colons humains. Mundis, du fait de sa taille, est en rotation synchrone avec Iteren, c'est-à-dire qu'elle lui présente toujours la même face. Cette configuration a conduit à une différentiation de l'éclairage nocturne ainsi que de la météorologie selon les hémisphères "proche" ou "lointain". La vision de la géante gazeuse suspendue dans le ciel, large comme une orange tenue à bout de bras, est particulièrement frappante et constitue un motif récurrent dans l'art mundien. Les forces de marée exercées par Iteren sur le manteau de Mundis entretiennent par ailleurs une forte activité volcanique et géothermale.
La présence d'installations humaines sur les deux planètes leur ont permis de développer une relation symbiotique. Les villes mundiennes sont plutôt low-tech et sont conçues pour interférer le moins possible avec l'environnement local ; leurs habitants sont les descendants des premiers scientifiques à avoir foulé le sol de la planète pourpre, il y a un demi-siècle. Les stations d'Iteren, en contraste, sont des merveilles de haute technologie spatiale, dont les éoliennes atmosphériques fournissent une énergie régulière et abondante. Ses habitants sont des spationautes qui préfèrent rester en gravité faible et entretiennent des liens familiaux avec leurs compagnons terrestres. Les deux cultures sont ainsi étroitement associées à travers des échanges constants de population, d'énergie et de productions artistiques, formant une entité politique collaborative suspendue dans le ciel à deux mille années-lumière de la Terre.
3 - Le domaine des Jardiniers
La beauté de Mundis est stupéfiante. Ses vallées sont profondes et sculptées comme des oeuvres d'art, ses plaines sont vastes et parsemées de forêts colorées ondulant sous le vent, ses montagnes s'élèvent vers le ciel avec une grâce sans pareille, leurs glaciers immaculés se couvrant de l'orange d'Iteren, ses forêts et ses océans se rejoignent en de sublimes mangroves - et cette grandiose nature en deviendrait presque suffocante. De nombreux visiteurs se trouvent oppressés par un afflux de beauté, parfois même affectés par une forme de folie temporaire qui n'est pas sans rappeler le syndrome de Stendhal.
Cette beauté, de fait, n'est pas naturelle. Mundis porte des signes discrets mais indéniables d’ingénierie géologique : bien que la biosphère ne soit pas artificielle, c'est bien le cas du paysage. Les vallées les mieux agencées ont été creusées avec des lasers orbitaux, les processus d'érosion-sédimentation manipulés pour maximiser la taille des mangroves, des fleuves détournés avec des pulsations sismiques pour aligner les espèces végétales selon des gradients agréables à l’œil. Toutes ces améliorations planétaires furent pratiquées il y a cinq cent mille à un million d'années par une civilisation non-humaine aujourd'hui éteinte, les Jardiniers.
Illustration par Oleg Kuznetsov, CC BY-SA 4.0