Draugr

Type : planète tellurique.
Région : Mer Sereine.
Satellites naturels : une lune rocheuse.
Âge : 4,8 milliards d'années.
Étoile parente : étoile à neutrons, unique.
Gravité : 0.68 g.
Atmosphère : 2,5 bar, azote-oxygène.
Température moyenne : 10 °C
Climats : forêt humide froide.
Type d'écosystème : vie à base de carbone, origine non-humaine et artificielle.
Durée de l'année stellaire : 78 jours.
Durée du jour stellaire : 68 h 45 min.
Type d'établissement humain : avant-postes au sol.
Âge de l'établissement humain : 65 ans.
Population : 550 000.
Allégeance politique : Algorab.
Distance à la Terre : 800 années-lumière.
Ports stellaires : Le Nid du Corbeau, Citadelle de Draugr, Point Hugin.
1 - La planète qui ne devrait pas exister
Les navigateurs aiment à plaisanter sur l'idée d'une « impossible planète impossible », un jeu de mots qui renvoie à une réalité de la recherche astronomique moderne : plus la Voie Lactée est explorée et plus on découvre de planètes qui n'auraient pas dû se former d'après les modèles physiques qui tentent de décrire l'apparition des systèmes solaires.
Draugr est toutefois plus qu'un monde un peu exotique. Oui, en théorie une étoile à neutrons possède une zone habitable et en théorie toujours, une planète tellurique pourrait survivre à la naissance chaotique de cet astre-zombie, mais il est rigoureusement impossible qu'un tel monde abrite la vie, qui plus est complexe. Draugr ne devrait pas exister. Il n'existe pas d'astuce évolutive pour permettre à un écosystème de subsister à proximité d'une étoile à neutrons, avec une simple atmosphère d'oxygène-azote pour bouclier contre ses radiations.
Mais la Mer Sereine est un étrange endroit.
2 - La vieille forêt
Les rayons X et gamma émis par l'étoile devraient être suffisants pour stériliser Draugr jusqu'au sous-sol ; l'atmosphère est trop peu épaisse pour les filtrer, donc un autre facteur est en jeu.
Le premier élément qui attire l'attention du voyageur en orbite de Draugr est sa surface polie et étrangement organique, qui ne correspond pas au sol de la planète, qui se trouve plus de dix kilomètres sous cette étendue visible. Draugr est entièrement recouverte d'une épaisse couche de végétation à base de carbone, qui lui fait une armure protectrice contre les radiations et le vent solaire. Cette forêt, identifiée par les explorateurs de la Phalène, constitue un unique organisme symbiotique. Sa canopée, directement exposée à Draugr, est composée de plantes robustes, à faible durée de vie, qui utilisent la lumière de l'étoile pour effectuer une photosynthèse partielle qui nourrit une couche plus profonde de pseudo-arbres, qui en retour remplacent graduellement les colonies de la surface. Les chutes constantes de matière organique alimentent un troisième niveau, peuplé de champignons dont le mycélium constitue un réseau de neurones permettant à la forêt de s'auto-réguler et potentiellement de penser. Cette partie de la forêt est la seule qui permette la vie humaine à l'air libre.
3 - Hors-Séquence
Si la forêt de Draugr est bien organique, elle n'est pas naturelle. Quand l'étoile de Draugr se transforma en supernova, puis en étoile à neutrons, le cataclysme purgea la planète de toute vie pré-existante, signifiant donc que le symbiote planétaire a une origine interstellaire ; le jardinier qui l'a apportée nous reste inconnu, et sans doute inconnaissable. Malgré la présence de la Séquence dans la région, la forêt ne semble pas lui être reliée, car l'ancien empire n'a jamais colonisé le système, ni ne l'a ciblé avec ses raids, malgré une forte concentration de stations appartenant à Algorab.
La forêt leur fait peur, et nous ne savons pourquoi.