La Phalène

« L'espace dissout tout : les empires, les nations, les allégeances, les routes, les cartes. Dans l'étendue du vide, il semblerait que notre destin soit d'être une équipée de vagabond, et non les pionniers et les colons des récits de notre enfance. »
-- Rani.
« Sur Terre comme au ciel. »
-- Devise de la Phalène
Les premières décennies de l'âge interstellaire étaient une époque chaotique, où l'exploration spatiale était enthousiaste mais désordonnée. Des vaisseaux non immatriculés sautaient d'une planète à l'autre sans marquer leur route, atterrissaient et prenaient des échantillons biologiques ou géologiques sans aucun égard pour les risques de contamination. Des essaims de sondes autoréplicatrices recouvraient les systèmes les plus intéressants, et les expéditions en espace profond accumulaient des quantités faramineuses de données qui n'étaient ni triées, ni publiées et s'empilaient dans les archives privées sans aucun égard pour le bon sens scientifique. Certains vaisseaux, perdus à tout jamais, parfois à la suite de rencontres avec la Séquence, ne laissaient dans leur sillage qu'une énigme, faute de communication de leur dernière position.
La Phalène fut ainsi établie, à l'initiative des habitants de Saturne, pour tenter de fournir un soutien et un cadre à ces efforts d'exploration. A l'époque moderne, cette organisation se présente sous la forme d'une coopérative interstellaire, principalement financée par des dotations communautaires. Sa mission première est d'offrir aux explorateurs un cadre de mise en place, de publication et d'exploitation des expéditions et de leurs résultats : elle édite ainsi régulièrement des chartes, guides et autres conventions relative à l'exploration interstellaire qui font autorité dans l'espace humain. Sa deuxième mission est de maintenir une flotte d'exploration indépendante opérant au-delà du monde connu. Ces deux activités sont intimement liées, car l'expérience de terrain de la Phalène nourrit sa production documentaire. Outre les balises qu'elle disperse le long des routes d'exploration les plus fréquentées pour guider les voyageurs, la Phalène maintient également en service une centaine de vaisseaux de classe Inyanga, qui constituent le fer de lance des grandes expéditions déployées au-delà du bras d'Orion.
Aux yeux de la Phalène, l'exploration spatiale possède une valeur intrinsèque, mais vaut également pour ses retombées dans la société humaine en général : non contente de permettre à l'humanité d'approfondir sa compréhension de l'univers, elle permet également de maintenir les liens entre le cœur de l'espace humain (l'Espace Commun et la Travée) et les nombreux établissements isolés en espace profond, à travers l'établissement de relais planétaires et d'un service de poste stellaire. La Phalène finance également la recherche spatiale, et notamment le perfectionnement de la technologie du translateur.
Le logo de la Phalène a été créé parLazare Viennot.