Quasi-augmentations

Bien que son apparence ne le trahisse pas, cette travailleuse orbitale est équipée de plusieurs q-augs majeures, incluant une sur-peau de régulation thermique et un exosquelette partiel.

Le Bas-Âge nous a appris à vivre en harmonie avec notre environnement naturel et à le modifier avec prudence et précision ; l'âge interstellaire a fait de même avec l'écosytème complexe qu'est le corps humain. Ainsi, les modifications corporelles sont très courantes dans l'espace humain, que ce soit dans les mégalopoles de la Terre ou les avant-postes éparpillés dans le Bras d'Orion, mais il est rare qu'elles soient permanentes ou invasives : à l'image de la société humaine en généralles augmentations sont conçues pour être temporaires, multifonction et recyclables.

Le facteur social est celui qui joue le plus dans la préférence historique accordée aux augmentations non-invasives. On considérera ainsi des muscles artificiels implantés directement dans un corps humain comme une vulnérabilité potentielle, qui place le porteur à la merci de la commune qui a produit les cellules synthétiques et en assure la maintenanceUn exosquelette portable est sans doute moins pratique, mais il n'est qu'un vêtement, qui peut être enlevé et modifié sans grand effort. Même dans une civilisation où la concentration autoritaire du pouvoir est presque impossible, les augmentations permanentes et invasives restent vues comme dangereuses, car elles établissent un lien intime qui ne saurait exister entre un fabricant et un citoyen. La seule exception est la monade.

Ainsi s'explique la prévalence des q-augs, ou quasi-augmentations, un terme générique qui recouvre toutes les technologies d'augmentation humaine qui, bien que capables d'établir une interface avec le corps humain, ne sont pas directement implantées en son sein. On retrouvera généralement les q-augs sous des formes évoquant des bijoux, des tatouages ou des amulettes. Leurs fonctions peuvent être simples et courantes, comme la projection d'une image animée sur la cornée, ou plus complexes à l'instar de tatouages médicaux capables d'identifier une blessure et de refermer les tissus traumatisés. Les q-augs mêlent à la fois forme et fonction ; à l'image des protagonistes d'un conte ancien, les humains de l'âge interstellaire portent des ornements dotés de pouvoirs tangibles.

Les premières q-augs à avoir été produites en masse sont les dents d'interface -- des dispositifs buccaux qui permettent d'établir une connexion directe entre les nerfs faciaux et un senseur microscopique installé dans l'émail, qui permet à l'utilisateur de « sentir » directement des émissions multispectrales ou un affichage de réalité augmentée. Elles sont aujourd'hui considérées comme trop invasives, et avantageusement remplacées par des tatouages épidermiques. 


Les dents d'interface emploient un substrat bactérien, très commun dans les q-augs symbiotiques.

Les tatouages intelligents, justement, représentent l'essentiel des q-augs modernes. Faciles à installer comme à retirer, ils servent des fonctions à la fois utilitaires et esthétiques ; les interfaces de réalité augmentée les emploient comme dispositifs d'interprétation et d'interaction avec la donnée affichée. 

Il est souvent impossible de déterminer la fonction d'une q-aug avec un simple examen visuel. Ces marquages dermiques pourraient tout aussi bien être un simple accessoire de mode qu'une complexe interface sensorielle.

Les tatouages intelligents sont également utilisés comme liant pour des q-augs plus complexes comme des exosquelettes, des membres artificiels surnuméraires, des drones téléopérés par la pensée, des troisièmes yeux, des ailes de gravité basse ou des tentacules artificiels.

Images 1 et 3, Eclipse Phase, distribuées par Posthuman Studios sous une licence Creative Commons Attribution Non-Commercial Share-alike 3.0 Unported License. Image 2, Steven Sander's Symbiosis Creative Commons artbook, sous une licence Creative Commons Attribution Non-Commercial Share-alike 3.0.

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