Laniakea

« Les étoiles comme les îles du Pacifique. »

A ne pas confondre avec l'expédition éponyme.

Laniakea est la deuxième superpuissance terrestre derrière les Unions Populaires. Elle compte près de deux milliards d'habitants et englobe les puissances insulaires du Pacifique, la Californie, la Chine orientale, le Japon et l'Asie du Sud-Est. A l'image des Unions Populaires, Laniakea ne peut être considérée comme un état-nation au sens historique du terme.

Si tant est qu'elle existe, l'identité Laniakéenne est extrêmement composite. Les langues officielles du super-état sont le mandarin, le cantonais, le japonais, l'indonésien, l'hawaïen (sous sa forme pidgin ainsi qu'originale), le samoan et l'anglais. Dans la pratique, il est attendu d'un citoyen laniakéen lambda qu'iel parle au moins une langue continentale (souvent le mandarin ou l'anglais) et une langue océanique (très majoritairement le japonais ou une langue du groupe malayo-polynésien). Les centres de population laniakéens sont situés à plusieurs semaines de voyage les uns des autres, et le service civil obligatoire de deux ans est bien souvent la seule occasion qu'auront la plupart des citoyens de quitter leur province natale. La littérature sociologique récente montre que les laniakéens tendent à mettre en avant leur identité régionale avant leur identité nationale, une hiérarchie également observée dans les Unions Populaires. Deux siècles d'intégration pan-pacifique ne peuvent effacer le fait que, à l'âge post-industriel, une habitante de Hong Kong et un citoyen de Kiribati ont peu de choses en commun, sinon le drapeau flottant sur la préfecture locale.

Ce constat appelle une question : pourquoi donc Laniakea existe-t-elle ?

En dépit de la propagande étatique qui fait de Laniakea un projet démocratique hors norme, l'émergence de la superpuissance pacifique lors du Bas-Âge fut entièrement contingente. Laniakea n'est qu'une excroissance du réseau de communes pan-pacifiques qui se forma au milieu de l'ère post-apocalyptique, lors de la lente recréation des réseaux d'échange maritimes entre la Chine -- qui avait survécu à la fin de l'âge industriel en parvenant à garder un modicum d'organisation économiques -- et la Californie, seule zone des anciens Etats-Unis encore accessible car hors du dominion d'AUSCOM. Le recours à la voile ainsi que la violence des cyclones post-réchauffement forcèrent ces nouveaux marins à adopter le modèle polynésien dans leur traversée du Pacifique, effectuant des sauts de puce d'île en île au lieu de faire le trajet sans escale. Au terme d'un siècle d'échanges soutenus, bien que de faible volume, un complexe réseau à la fois commercial et culturel commença à structurer le Pacifique tout entier, sur la base de systèmes de troc et d'accords maritimeLe socle de ce qui allait devenir Laniakea était en place ; toutefois, il fallut attendre la fin du Bas-Âge pour que cette union économique devienne une démocratie océanique.

Le réseau pan-pacifique est toujours opérationnel de nos jours. Même à l'âge interstellaire, la Terre reste une planète blessée et où l'énergie est une denrée rare. Dans le Pacifique parfois ravagé par des hypercanes, les escales insulaires constituent encore la norme des voyages océaniques. D'ailleurs, l'observateur avisé remarquera que de nombreuses coutumes laniakéennes ont pour origine les rites pratiqués par les marins : on peut ainsi citer les échanges annuels de cadeaux entre archipels ou la bénédiction des bateaux au Nouvel An.

La Laniakea moderne est divisée en région administratives possédant une grande autonomie. Les outils de planification centrale -- les nœuds du cybersyn laniakéen -- sont situés à Manille, Hawai'i et Osaka. L'économie étatique est largement dominée par de vastes coopératives pan-pacifiques intégrées aux étages supérieurs de la sphère de décision démocratique : elles sont en outre le principal employeur des jeunes laniakéens devant effectuer leur deux ans de service national.

Durant le dernier demi-siècle, Laniakea s'est étendue dans le système solaire et, contrairement aux Unions Populaires, n'hésite pas à administrer une colonie extrasolaire, Okéan, à mille années-lumière de la Terre.

Logo de Laniakea créé pour Starmoth par Lazare Viennot.


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