Religions interstellaires

Le Bas-Âge a été marqué par une redéfinition partielle du paysage religieux humain, soit par la reformation de certaines religions, soit par l'émergence de nouvelles. La plupart de ces évolutions ont été transmises à l'ère interstellaire, où la spiritualité joue un rôle crucial. Cinq religions principales se partagent l'espace humain.
Le syncrétisme Yoruba est considéré par d'aucuns comme la seule religion à être véritablement née au Bas-Âge, bien que le polythéisme nigérian sur lequel il s'appuie soit pratiqué depuis des millénaires. Un intense syncrétisme de ce polythéisme avec une variété de traditions musulmanes, chrétiennes et hindouiste, tout à fait similaire à celui de l'époque coloniale, a ainsi donné naissance à une religion complexe et multipolaire fondée autour de la vénération d'une multitude de dieux, ou Orishas, placés sous l'égide d'un créateur unique, parfois assimilé au dieu chrétien, musulman ou juif. L'essor géopolitique du Nigéria durant le Bas-Âge tardif a fait du syncrétisme Yoruba la religion phare du deuxième âge spatial, ce qui l'a conduit à essaimer sur de nombreux mondes extrasolaires. Le syncrétisme Yoruba compte actuellement plus de 670 millions de fidèles.
Le christianisme reste une religion majeure, bien que surtout pratiquée sur Terre. La planète est ainsi un lieu de pèlerinage très important pour les catholiques en particulier. Un schisme majeur a mené à l'émergence d'une branche extrasolaire du christianisme, l'Outre-Eglise, dont les divergences théologiques sont telles que d'aucuns la considèrent comme une religion à part entière. Le cœur du christianisme reste l'Europe et l'Amérique Latine.
Suivant un modèle assez semblable, l'islam adopte désormais une ligne de fracture assez nette entre l'islam terrestre, qu'il soit chiite ou sunnite, et l'islam interstellaire, bien que les divergences soient d'ordre spirituel et politique, plus que théologique. Les 750 millions de musulmans donnent à cette religion une influence importante sur la culture et l'organisation politique de l'espace humain.
L'hindouisme est parfois considéré comme la religion officielle des Unions Populaires, bien que l'islam y soit tout autant pratiqué, mais moins intégré dans le récit patriotique des origines de la superpuissance. Lui aussi a pu développer une variante interstellaire, l'hindouisme elorain, qui fait de Saraswati sa divinité principale et opère un syncrétisme complexe avec d'autres religions polythéistes comme monothéistes. En tout, les deux branches de l'hindouisme ont plus d'un milliard d'adeptes, en faisant ainsi la religion humaine la plus répandue.
Le bouddhisme reste relativement confiné à la Terre, bien qu'il existe des enclaves extrasolaires, et que ses temples soient de plus en plus influencés par l'esthétique des communautés interstellaires. 350 millions de terriens se revendiquent comme bouddhistes.
On distingue parfois une sixième religion majeure sous le nom très artificiel d'animisme, qui recouvre en réalité une myriade de religions nées du Bas-Âge, qui vont du polythéisme radical de certaines religions africaines aux formes civiques de culte des ancêtres pratiquées dans les Enclaves Iréniennes. 400 millions d'êtres pensants s'auto-assignent cette catégorie dans les recensements, dont une grande quantité d'intelligences artificielles. Le terme recouvre également des formes diverses de chamanisme et de cultes des étoiles.
Enfin, environ 200 millions d'humains appartiennent à des religions mineures comme le Judaïsme, le Sikhisme ou la religion Yézidi.