Un monde communal

Le mode d'organisation politique, social et économique de l'âge interstellaire est communal et coopératif. Trois éléments distincts constituent le paysage politique de l'espace humain : les communes, les coopératives et les Qiths.

1 - Les communes

Dans leur définition la plus large, les communes sont des structures socio-politiques fondées sur des principes communs. Certaines communes sont des puissances régionales voire interplanétaires, à l'instar des Communes Sélénites, tandis que la majorité ne dépassent pas les frontières de leur station spatiale ou de leur village. Les communes sont les enfants du Bas-Âge et de sa redéfinition radicale du système économique et politique de l'âge industriel. S'il existe presque autant de lois communales que de communes, toutes obéissent à un ensemble de principes qui forment un consensus extrêmement solide dans la société humaine du XXVIe siècle.

  • Égalitarisme : une commune se doit d'être la plus égalitaire possible, et cette égalité commence avec la richesse individuelle de ses membres. Dans l'espace humain, la notion de propriété est traditionnellement séparée entre la propriété individuelle (recouvrant toutes les possessions non productives), qui n'est pas restreinte, et la propriété privée, qui ne peut être exercée que par les communes. Cette restriction est le fondement de l'égalité économique communale. A partir de cette base universelle, chaque commune est libre d'exercer des degrés divers de lissage des revenus et du patrimoine, selon son orientation politique, qui peut aller de la quasi-uniformité dans les Unions Populaires à la diversité économique des qiths Elorains. Quoi qu'il en soit, les communes représentent une société post-classe. 
  • Prise en commun des décisions : les communes tendent toujours à prendre des décisions par consensus ; toutefois, beaucoup ont atteint une taille où le consensus devient un modèle politique impossible à appliquer de manière concrète, et l'ont remplacé par des systèmes politiques représentatifs qui, dans certains cas, ne sont pas sans rappeler ceux des démocraties de l'âge industriel.
  • Culture commune : bien que toutes les communes n'aient pas été assemblées pour des raisons politiques, toutes celles qui ont subsisté jusqu'à aujourd'hui l'ont fait en développant un socle idéologique partagé qui forme le ciment liant entre eux les membres de la commune. Ces principes sont très divers : ils vont de programmes socio-politiques très détaillés à des principes beaucoup plus larges, parfois même des croyances religieuses ou spirituelles.

2 - Les coopératives

Au début de l'âge interstellaire, toutes les communes étaient également des coopératives, définies comme des organisations économiques possédées et administrées par les travailleurs. Ce paradigme a évolué avec la généralisation du système communal, qui a mené la plupart des communes à devenir des entités de gouvernement général, et non plus des associations locales ; pour simplifier leur administration tout en maintenant un large degré d'autonomie locale, beaucoup de communes, notamment les plus grandes, ont alors autonomisé leurs activités économiques à travers la constitution de coopératives semi-indépendantes, séparées par secteur d'activité. Ces coopératives sont devenues les éléments de base des économies interstellaires, supplantant largement les entreprises hiérarchisées, à l'exception de certains domaines où s'exerce directement le contrôle des superpuissances terrestres, comme l'armement de pointe. Dans le système solaire, où les communes tendent à devenir des structures à large échelle qui échappent à leurs fondateurs, les coopératives jouent un rôle crucial dans le maintien d'une démocratie locale.

3 - Les qiths

Le terme de qith est un néologisme à l'origine incertaine, inventé par les premiers habitants humains d'Elora et désignant les institutions démocratiques qui forment la colonne vertébrale de l'Écoumène Elorain. Les qiths ne sont ni des nations, ni des états, car leur identité n'est pas exprimée en termes de territoire mais de domaines d'activité économique ; on ne peut les considérer comme des castes non plus, dans la mesure où leur appartenance est libre et leur administration démocratique. Dotés d'une très forte identité culturelle, les qiths peuvent ainsi être considérés comme des sociétés miniatures, définies par une économie, une organisation humaine, une orientation politique et parfois même religieuse, qui collaborent pour former la civilisation d'Elora. Les principaux qiths sont le qith Saïmour (manufacture, industrie lourde et orbitale), le qith Masani (agriculture, aménagement du territoire), le qith Sahaq (armée, industrie militaire), le qith Hoyle (activités spatiales et maritimes), le qith Al-Aqsa (gestion de l'environnement) et le qith Miramar (administration générale, finance).

Illustration : Steven Sanders, Symbiosis Creative Commons Artbook, utilisé sous licence Creative Commons Attribution Non-Commercial Share-alike 3.0



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