Blackberry Targeted Content
Desktop and all none targeted content

Commerce Interstellaire

L'économie de l'âge interstellaire est très différente de ce qu'elle était durant l'ère industrielle. L'abondance des matières premières dans l'espace rend leur commerce à grande distance peu rentable, tandis que la prévalence des imprimantes 3D et des systèmes d'assemblage organique posent un problème semblable au commerce des produits manufacturés. Les seuls marchés compétitifs de l'espace humain sont ainsi dédiés soit aux commodités écosystémiques ou culturelles, qui sont liées soit à un lieu ou un environnement spécifique, soit à des données spécifiques.

1 - Un âge d'abondance radicale

Le Bas-Âge était une époque marquée par la rareté des ressources et une farouche volonté d'éviter la surconsommation et la surexploitation des ressources ayant marqué le monde industriel avant son effondrement. L'avènement de l'âge interstellaire a bousculé ce paradigme de bien des manières. Une fois doté d'une chaîne d'impression 3D et de synthèse organique, une colonie extrasolaire n'a besoin que de quatre ressources principales : des nutriments, des métaux, de l'eau et de l'énergie.

L'eau est incroyablement facile à trouver ; en effet, si l'eau sous sa forme liquide n'est présente que sur quelques rares planètes habitables, la glace d'H2O est l'une des molécules les plus courantes de la Voie Lactée, au point que certains vaisseaux en sont presque entièrement constitués. Que ce soit par exploitation directe des calottes glaciaires ou par minage des astéroïdes, l'exploitation de l'eau est triviale et fonctionne en circuit très court.

L'énergie n'est pas beaucoup plus compliquée à récolter. La plupart des établissements humains emploient un mix énergétique composé à parts variables de fusion/fission nucléaire et d'énergies renouvelables, avec une part congrue réservée aux autres sources. La fusion deutérium-tritium peut se faire à partir de l'eau liquide, tandis que les sources renouvelables reposent sur un positionnement spécifique (un « capital géographique ») plutôt que sur des commodités échangeables sur un marché. La fission est peut-être la source d'énergie la plus susceptible de créer des marchés interplanétaires, dans la mesure où les combustibles fissiles sont concentrés sur les planètes telluriques riches en métaux. 

Les métaux sont à peine plus complexes à exploiter que l'eau. La plupart des métaux lourds et terres rares employées par l'ingénierie moderne sont trouvables dans les astéroïdes et les comètes, qui remplacent avantageusement les mines planétaires, très destructrices pour l'environnement. Les métaux sont toutefois moins également répartis que la glace d'eau ; les systèmes stellaires à faible métallicité (comme les naines rouges) possèdent peu de sites miniers exploitables, mais sont de toute manière rarement colonisés, car leurs planètes sont froides et hostiles.

Les nutriments restent la partie la plus complexe du quatuor des ressources. Les composés complexes comme l'azote, l'ammoniaque ou le potassium, nécessaires à l'agriculture, sont trouvables à la surface de certains planétoïdes ou par extraction des atmosphères planétaires ; bien qu'ils ne soient pas en pénurie, comparés aux besoins humains somme toute modestes, leur exploitation requiert une certaine technicité, mais pas au point de justifier un commerce à longue distance.

Dans la majeure partie des systèmes, les économies sont ainsi abondantes et locales.

2 - L'ère open-source

A l'exception de la Terre, où se trouvent encore de vastes usines datant parfois du Bas-Âge, l'économie manufacturière de l'espace humain repose principalement sur des complexes orbitaux d'impression 3D alimentés par les mines des astéroïdes et opérés par des communes spatiales. La mise en place de ces chaîne de production étant relativement aisée (et largement à la portée d'un unique Migrant), leur véritable valeur réside dans les plans et schémas qui sont mis à la disposition des machines. 

Il s'agit peut-être de la notion la plus fondamentale à l'âge interstellaire : ce qui compte est la donnée, est la donnée économique n'est jamais privée. Bien que certains plans de manufacture puissent être retirés de la circulation pour leur nature sensible, voire secrète, l'immense majorité d'entre eux, des vaisseaux spatiaux aux cuillères, sont publics et en accès, usage et redistribution libres. Cette économie de la donnée est ainsi fondée sur la collaboration entre utilisateurs et l'évolution constante des designs industriels dans le cadre intellectuel des communes qui les emploient. Suivant le modèle des communications interstellaires, ces données voyagent en « vagues » depuis leur point d'innovation, au rythme des déplacements des vaisseaux-messagers.

Illustration par Mitch Malloy pour Eclipse Phase, diffusée par Posthuman Studios sous les termes suivants : Creative Commons Attribution Non-Commercial Share-alike 4.0 License.


Tout le contenu du blog Starmoth est© Isilanka
Aucune utilisation non autorisée n'est autorisée sans l'autorisation préalable de l'auteur. Vous pouvez les contacter ici