Union des Andes Occidentales

La plupart des entités politiques terrestres sont soit des pays indépendants (le Brésil, le Liban, AUSCOM) ou des fédérations intercontinentales (Unions Populaires et Laniakea). Toutefois, il existe quelques unions régionales, plus petites, mais qui peuvent avoir leur rôle à jouer sur la scène politique de la planète bleue. C'est le cas de l'Union des Andes Occidentales, ou UAO. Cette organisation diplomatique, économique, militaire et politique incorpore une centaine de micro-états et de républiques installées à l'ouest de la cordillère des Andes, de la Patagonie à la Colombie, et de l'ancienne Bolivie jusqu'à l'Océan Pacifique. Elle compte un peu plus de soixante millions d'habitants. Son rayonnement outre-terrestre est dû à son rôle majeur dans la production de nigelles stellaires et leur raffinement en composés de translateurs. 

L'Amérique du Sud n'a pas été épargnée par le Bas-Âge et s'est fragmentée en une myriade de petits états suite à l'effondrement ; leurs guerres ont formé l'essentiel de l'activité géopolitique du continent, et, in fine, mené à l'émergence de blocs d'alliances à l'image de l'UAO, qui fut un pacte défensif avant d'être une union douanière. Son principal objet -- l'adversaire contre lequel elle fut d'abord conçue -- était le Brésil, la superpuissance étatique d'Amérique latine. Bien qu'elle n'ait jamais dégénéré en guerre ouverte grâce à la médiation des Unions Populaires, la relation entre la fédération et la république reste très tendue.

Le socle de l'économie comme de la puissance politique de l'UAO réside dans la culture de la nigelle stellaire (nigella stellaris) dont les cristaux quadridimensionnels permettent l'assemblage des translateurs. Si le climat des Andes est idéal pour cette forme très spécifique d'horticulture, seul le versant occidental possède encore l'écosystème nécessaire à leur croissance et assure un tiers de la production terrestre. Les deux autres tiers étant sous le contrôle de Laniakea et des Unions Populaires, l'UAO s'est ainsi positionné comme un partenaire de premier choix pour toutes les nations indépendantes souhaitant bénéficier d'un accès à la propulsion supraluminique. À l'instar des autres puissances agricoles, l'UAO est très avancée technologiquement, particulièrement dans les domaines de la manipulation génétique et de la gestion écosystémique.

L'idéologie de l'UAO la place à mi-chemin entre plusieurs traditions sud-américaines. Bien que fondée sur un principe d'union prolétarienne, elle s'est éloignée du bolivarisme industriel de par son abandon complet de tout nationalisme ainsi que du socialisme étatique. En effet, l'économie de l'UAO est organisée autour d'un réseau de coopératives indépendantes, qui bénéficient d'une grande latitude dans la gestion de leurs propriétés et leurs investissements : on a parfois pu la critiquer comme une collection de « latifundia prolétariennes ».

Ambassade Spatiale Libanaise


Bien que la majorité des entités politiques terriennes aient été intégrées soit dans les Unions Populaires, soit dans Laniakea, il existe quelques exceptions, à l'image de l'Union des Andes Occidentales. Le Liban fait partie de ces indépendants. Laissé épuisé et dévasté par l'ère industrielle, le pays est devenu une plaque tournante des échanges entre peuplades nomades au début du Bas-Âge, et s'est peu à peu hissé au rang de puissance régionale à la fin de la période post-apocalyptique. Environné de pays acquis aux Unions Populaires, le Liban est parvenu à garder sa marge de manœuvre politique avec un mélange particulier -- parfois qualifié de « cuisine libanaise » -- d'habiles manœuvres politiques et de menaces nucléaires. Appuyant les Communes Sélénites contre les Unions et vice-versa, le Liban a accédé au système solaire durant le second âge spatial et fut l'une des premières puissances non intégrées à maîtriser la technologie du translateur. 

Bien que sa société soit désormais largement multiculturelle, à l'image des républiques socialistes environnantes, le Liban a gardé une forte identité nationale. Bien que ses ressources soient dérisoires comparées à celles de son encombrant voisin, il n'a pas à porter la Terre sur ses épaules et de ce fait peut consacrer une proportion non négligeable de son économie à ses entreprises d'outre-espace. Le Liban est ainsi de temps en temps qualifié de « superpuissance miniature ». Il maintient une astronavale, une capacité en espace profond, un programme de colonisation extrasolaire, des darses orbitales et une flotte commerciale, petites mais très organisées. 

Cette petite taille sert la politique étrangère du Liban. Bien des entités politiques outre-terrestres se méfie de l'ambition et de la taille démesurée des superpuissances terriennes, et ainsi une nation modeste comme le Liban apparaît comme une alternative séduisante dans les partenariats bilatéraux, qui permet l'accès à la technologie et aux ressources du monde-mère dans une relation équilibrée.


Corps Expéditionnaire d'Algorab

Le Corps Expéditionnaire d'Algorab (CEA) est une entité semi-démocratique qui contrôle l'essentiel de la Mer Sereine. Créé par Algorab avec le but explicite de contenir et contrer la Séquence, il s'est largement autonomisé et gère sa propre administration, logistique et production militaire. Ses capitales sont Draugr et la Station Adowa. Le CEA est gouverné par un conseil de représentants civils et militaires, tous issus des hautes sphères d'Algorab. Son leader de facto est l'intelligence artificielle Azches. 

En théorie, le CEA ne possède pas d'armée à proprement parler. Il ne possède en fait rien du tout. En termes légaux, il ne s'agit que d'un cadre d'organisation et de coordination, dont la forme juridique ne permet aucune possession de biens. Ses vaisseaux de combat sont menés par des volontaires et constituent chacun une coopérative individuelle. Ses unités de combat terrestre sont des groupes de recherche autorisés à porter des armes. Ses contre-attaques face aux incursions de la Séquence sont qualifiées d'opération de récupération d'échantillons et financées par les fonds communaux d'Algorab. Le jeu est grossier et le CEA en est tout à fait conscient ; ses termes ne sont pas dénués d'ironie.

Le détachement et les prétentions militaires du CEA ne lui valent pas que des alliés. Bien que ses récentes actions dans la Mer Sereine aient permis d'empêcher le conflit avec la Séquence de s'étendre hors de la région, de nombreux commentateurs considèrent que le Corps Expéditionnaire applique une politique de suprémacisme humain, dont l'essence se résume à une politique de premier contact consistant à tirer d'abord et poser des questions ensuite. Le CEA a beau jeu de répliquer que la Séquence a tiré en premier -- ce qui est vrai, mais réducteur, car nous ignorons tout des véritables intentions de l'empire déchu. Quoi qu'il en soit, les vaisseaux affiliés au CEA ne sont pas les bienvenus en dehors de la Mer Sereine. Les astronavales Laniakéenne et Eloraine en particulier n'hésitent pas à les intercepter à vue, tandis que la Haute-Flotte les escorte systématiquement jusqu'à leur sortie du système solaire.

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Enclave des Pléiades

Localisée dans l'amas éponyme, l'Enclave des Pléiades est une entité politique relativement jeune, issue des entreprises de colonisation de la région menées par Laniakea. Venant récemment de fêter ses quarante ans, l'Enclave compte cinq millions d'habitants et possède la particularité d'être exclusivement constituée de stations spatiales. Sa capitale est le cylindre de Phi Clio. 

La structure politique de l'Enclave est semblable à celle de la plupart des micro-puissances spatiales. Sa constitution, la Loi Fondamentale des Pléiades, unit plusieurs coopératives semi-indépendantes dans un ensemble fédéral et largement autogéré. A l'instar des superpuissances terriennes, l'Enclave interdit la propriété privée, mais contrairement à ces dernières, permet aux familles de posséder des petites unités de production. Cette divergence a été jugée nécessaire par la forme spécifique de la société pléiadienne, où le tissu social des stations est constitué de groupes familiaux de cinq à dix individus.

La démographie de l'Enclave est dominée par des spationautes au patrimoine génétique légèrement divergent, ce qui se traduit par un épiderme bleu, qui permet de filtrer les ultraviolets émis par les géantes bleues des Pléiades. L'Enclave garantit à cette population la gratuité des services publics et coordonne le complexe industriel-artisanal des stations, dont les rouages de base sont les ateliers des unités familiales. De manière surprenante pour un micro-état, les Enclaves sont très présentes économiquement dans l'Espace Commun, la Travée et Mundis. Les ateliers pléiadiens manufacturent des vaisseaux ad hoc ainsi que de l'équipement personnalisé pour les coopératives les plus aisées ; en échange de ses services spécialisés, l'Enclave pratique un troc de composés aérospatiaux et de biens environnementaux

Etat de Flux Smyrnien

L’État de Flux Smyrnien administre la région éponyme et est souvent considéré comme un état anarchiste, ce qui est non seulement une contradiction dans les termes, mais aussi profondément faux.

Peu de puissances régionales autour de Smyrnia-Silesia sont en réalité des anarchies. La plupart sont des micro-états socialistes plus ou moins centralisés, avec quelques coopératives et une ou deux dictatures à la marge. Les relations entre ces états sont au mieux tendues, et aucun n'est assez puissant pour s'imposer durablement sur les autres. Le résultat est une géopolitique chaotique, où ni les guerres ni les alliances ne peuvent permettre de sortir des conflits par une résolution définitive. C'est ici que s'insère l’État de Flux. Il ne s'agit pas d'un gouvernement dans le sens usuel du terme. Il ne fournit ni services étatiques, ni structure administrative. Il s'agit plutôt d'un cadre qui permet de résoudre les conflits régionaux avec un minimum de violence réelle, à travers l'organisation de Guerres Fleuries. Il fournit un forum pour les pilotes et les diplomates, un théâtre de guerre dans le sens le plus littéral du terme ; il encourage le conflit à travers la mise en place de la confiance mutuelle.

Les superpuissances terriennes n'ont que mépris pour l’État de Flux et ont souvent tenté de le subvertir ; il s'est pourtant avéré bien plus difficile à corrompre qu'escompter, sans même parler de l'abattre. La complexe toile d'alliances, de traditions et d'idéaux qui permet à l’État de Flux d'exister lui a donné une étonnante résilience, et ce pour une raison simple : aucun de ses éléments constituants ne peut se permettre de le voir échouer.

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