Fêtes séculières dans l'espace humain

Tous les jours calendaires sont jours de fête dans l'espace humain. Cependant, et considérant que le voyageur avisé n'a ni le temps ni l'endurance pour festoyer chaque jour, nous avons compilé une courte liste des plus grandes célébrations non-religieuses ayant cours dans la galaxie peuplée.

TERRE

  • Le nouvel an lunaire. Sans doute l'évènement le plus suivi sur Terre. Bien que d'origine asiatique, il est observé par la plupart des habitants de la Terre. La date exacte du nouvel an lunaire dépend de la région. En Asie du Sud-Est, il a lieu lors de la première nouvelle lune de janvier ou le cas échéant février. En Afrique, en Europe et dans les Amériques, le nouvel an lunaire est concomitant avec le nouvel an chinois, lui-même un jour férié dans le territoire des Unions Populaires. La célébration du nouvel an lunaire constitue un marqueur très fort de l'identité terrienne, même parmi les immigrants de deuxième ou troisième génération sur d'autres planètes. 
  • La fête nationale des Unions Populaires. Le seul jour férié (outre le nouvel an lunaire) observé sur l'intégralité du territoire de la superpuissance terrienne, cette fête citoyenne commémore la fondation des Unions Populaires à la fin du Bas-Âge, il y de cela deux siècles. Elle a lieu le premier octobre du calendrier occidental. En Inde, le cœur historique des Unions, cette commémoration nationale donne lieu à plusieurs jours de festivités ; si elle se fait plus discrète dans le reste du monde, il est de coutume de se rassembler entre amis vers midi pour assembler une lanterne aux couleurs des Unions et la lâcher dans le ciel. 
  • La fête nationale de Laniakea. La commémoration de la fondation de la superpuissance du Pacifique est beaucoup plus suivie que celle des Unions Populaires. Du 2 au 3 novembre se succèdent parades civiles, discours et concerts dans les métropoles de Laniakea ; la tradition veut que le matin du 2 novembre soit consacré aux aînés, à qui l'on rend visite pour leur offrir des cadeaux. En temps de tensions stratégiques avec les Unions ou les Communes Sélénites, la matinée du 3 novembre est dédiée à des parades militaires, qui n'ont toutefois pas été organisées depuis près d'un siècle. Le discours de politique générale de la présidente laniakéenne, effectuée dans l'après-midi du 3 novembre, constitue l'évènement multimédia le plus suivi sur Terre, avec près d'un milliard et demi d'auditeurs.
  • Jour de la Deuxième Anabase. Dans les Unions Populaires, le 16 mai de l'année solaire commémore la fin de la dernière guerre majeure sur le sol terrien, à la fin du Bas-Âge. Le symbolisme de cette fête civique (non fériée) s'appuie sur la figure saisissante des divisions blindées des Unions s'arrêtant enfin le long du littoral ouest-européen, au terme d'une odyssée d'une demi-décennie les ayant menées à travers la Forteresse Europe depuis les plaines afghanes. Au crépuscule, les habitants de la côte Atlantique se rassemblent sur les plages et recouvrent les épaves rouillées des chars laissés sur place avec les couleurs éclatantes de l'âge interstellaire. 
  • Semaine du Souvenir. Douce-amère, cette fête est dédiée aux espèces, aux écosystèmes et aux géosystèmes perdus dans le chaos du changement climatique. Elle est observée sur toute la Terre, et a lieu dans la première décade du mois d'avril. Les musées d'histoire naturelle ouvrent grand leurs portes, permettant aux terriens de rêver devant les vestiges des espèces disparues -- des manchots empereurs aux abeilles. 

SYSTEME SOLAIRE

  • Jour de Rani. Bien que la découvreuse du translateur ait trahi les Communes Sélénite en plaçant le moteur interstellaire dans le domaine public, la Lune continue de la célébrer. Le 29 septembre de l'année solaire, les Sélénites commémorent l’œuvre et la vie de la femme qui a inauguré l'âge interstellaire ; à la fin de la journée, les plus aventureux descendent au cœur de la Lune, et échangent quelques mots avec les intelligences artificielles qui y résident. 
  • Jour du Souvenir de Phobos. Exclusive à la communauté martienne, il commémore la destruction de Phobos aux premiers jours de la Logue Guerre de Mars, il y a soixante-dix ans, à travers une trêve universelle d'un jour martien (24 heures et 37 minutes).
  • Jour de Voyager. Bien qu'informelle, cette fête est très suivie dans la communauté des spationautes. Chaque année, du 22 au 28 décembre est organisée une expédition dans le système solaire, visant à retracer le parcours des sondes Voyager I, II et Pioneer. Le voyage festif commence autour de Cérès, décrit plusieurs étapes où sont organisés des évènements divers (sorties extra-véhiculaires, courses à la surface des lunes joviennes, sessions de jeux de rôles historiques...), avant de visiter les sondes (désormais dans l'espace interstellaire) et de conclure par un dîner à la surface d'une comète.

ELORA

  • Jour du premier atterrissage. Comme son nom l'indique, ce jour férié est dédié à l'atterrissage du vaisseau migrateur Regardons Ce Que Nous avons Là, qui, il y a six décennies, a marqué le début d'une présence humaine permanente sur la planète. La fête a lieu le 212e jour de l'année Eloraine, durant le printemps stellaire. Une grande variété de spectacles et de rituels servent à renforcer l'identité Eloraine dans une transposition des fêtes nationales terriennes.
  • La Saison du Brouillard. Cette fête, longue d'une semaine, est surtout suivie sur le continent de Lakhsmi, la plus grande zone habitée d'Elora. Elle est concomitante d'un phénomène météorologique très particulier, la « levée de brume », durant lequel une inversion temporaire des vents océaniques engloutit le littoral sous une épaisse couche de brouillard. Les sept jours de la Saison représentent un moment de licence et d'étrangeté, où les Elorains se reconnectent aux bizarreries naturelles de leurs planètes. Le premier et le deuxième jour sont dédiés à la confection d'habits traditionnels et de petits pains sucrés. Le troisième et le quatrième jour sont dédiés à de longues marches dans les forêts embrumées. Le cinquième et sixième jour, les Elorains endossent des costumes étranges, souvent morbides, et battent la campagne pour proposer aux habitants restés chez eux de résoudre des énigmes ésotériques en échange des pâtisseries cuites les premiers jours. Enfin, le septième jour, les communautés villageoises ou urbaines se rassemblent pour allumer de grands bûchers le long du rivage, qui s'éteignent alors que s'en va enfin la brume. 

RESTE DE L'ESPACE HUMAIN

  • Jour des Pléiades. Une commémoration de l'arrivée de la Station Phi Clio dans les Pléiades, qui a ainsi marqué le début de la civilisation irénienne au terme d'une translation de quatre cents années-lumière.
  • Fêtes des morts aux champs d'étoiles. Une célébration funèbre, menée par Algorab et la Phalène, qui est dédiée aux explorateurs perdus dans l'espace. Ceux qui participent s'habillent en blanc pendant deux jours. Des veillées religieuses et civiles sont tenues. 
  • Jour du Papillon. Personne n'en parle et son existence est douteuse.

Le Réseau de Transport Public Interstellaire

Le Réseau de Transport Public Interstellaire, ou RTPI, parfois connu sous le nom de « Toile », est une vaste ligne galactique, qui repose sur les capacités techniques du Transporteur Devin et permet à tout un chacun de se déplacer rapidement et à peu de frais d'un bout à l'autre de l'espace humain. Bien que la quasi-totalité des compagnies de transport soient publiques, le RTPI se distingue par sa taille et son internationalisme. Le réseau est opéré principalement par l'Office de l'Infrastructure des Unions Populaires, toutefois la majorité des communes terrestres et outre-terrestres y participent. Le RTPI possède actuellement six membres principaux : les Unions Populaires, Laniakea, le Programme Spatial Libanais, l'Union Spatiale Sud-Américaine, les Communes Canadiennes et les Communes Intégrées d'Europe du Sud. L'Ecoumène Elorain et la Phalène font office de membres associés, et fournissent au réseau un soutien logistique, sans toutefois faire partie du bureau politique.  

Le RTPI opère cinquante-sept Devins et un total de deux cent stations-relais, pour cinq mille fonctionnaires actifs. Les Devins voyagent d'un relais à l'autre, chargés de passagers, de marchandises et de petits vaisseaux attachés à l'extérieur de la coque. Centré sur la Terre, le RTPI s'étend jusqu'aux bordures de l'espace humain. Son financement par l'impôt des membres signifie que le billet est presque gratuit, et l'attribution des passagers ou des marchandises décidée par l'administration des stations, dont les chartes tendent à favoriser les planètes isolées, les expéditions à longue portée et les chargements diplomatiques. Par principe, le RTPI est conçu pour fonctionner à perte, car son utilité est sociale et non économique ; ses concepteurs considèrent ses dépenses justifiées par le service qu'il rend à la communauté humaine en général.

Les livrées bronze des Devins du RTPI et les uniformes bleu sombre de ses fonctionnaires sont connus partout dans la galaxie ; bien que le réseau ne soit pas aussi bien accepté qu'une organisation comme l'Astropostale, son prestige rend ses vaisseaux de facto intouchables. Les agents de sécurité du RTPI sont connues pour leur diligence, qui se manifeste particulièrement quand il s'agit de venir en assistance aux passagers...ou de démanteler les réseaux de contrebande qui se forment régulièrement dans leurs vaisseaux. Le RTPI dispose en outre de sa propre force d'astronavale, composée d'une trentaine de Lucioles, employées pour protéger les convois des menaces humaines et non-humaines dans les régions peu sûres. Il n'est pas rare de voir une Luciole amarrée entre deux conteneurs, prête à jaillir à l'improviste pour engager un vaisseau hostile. 

Six lignes majeures sont actuellement desservies par le RTPI. 


  • La Ligne d'Or relie le système solaire et Elora. Sûre et très pratiquée, cette route couvre cinq cents années-lumière ; on y affecte souvent le personnel peu expérimenté et les Devins nouvellement construits car, bien que calme, elle offre un parfait environnement d'entraînement. Il s'agit de la seule ligne du RTPI dont les ventes de billets compensent les coûts d'exploitation. 
  • La Ligne d'Argent part d'Elora et traverse le Bras de Persée, jusqu'à atteindre le Bras Extérieur et la station de Finistelle. Long de plusieurs dizaines de milliers d'années-lumière, ce trajet est long et solitaire, avec deux traversées d'espaces inter-bras, où la densité stellaire est extrêmement faible.
  • La Ligne de la Reine, nommée d'après la Méta-Reine de Smyrnia, relie la Terre à Port Gondwana, dans le bras de Persée, avec de multiples arrêts dans la Bulle de Smyrnia et les Abords Septentrionaux.  Plutôt court, le voyage est très animé et les Lucioles régulièrement sollicitées par les corsaires smyrniens.
  • La Ligne de la Nécropole relie la Terre à la Station Zéro, en suivant le trajet de la légendaire expédition Laniakea. Très complexe à naviguer, cette ligne force les Devins à se déplacer loin au-dessus ou en-dessous du plan de la Voie Lactée pour éviter les interférences de la Séquence. Elle effectue une longue escale sur Mundis.
  • La Grande Route connecte la Terre au centre galactique, en passant par Okéan, Tyra et de larges sections de ce qui était autrefois l'empire des Voyageurs Oubliés. La présence de nombreuses étoiles à neutrons sur cette ligne permet aux Devins d'effectuer des translations très précises et donc de progresser à grande vitesse, couvrant les vingt-cinq mille années-lumière en moins de trois mois.
  • La Ligne de l'Armillaire est la plus longue de toutesElle traverse le halo galactique, reliant plus de soixante-dix stations en espace profond et couvrant en tout cent mille années-lumièreLes étoiles du halo possédant des vélocités relatives très importantes, c'est une ligne physiquement éprouvante, qui requiert de longues périodes de poussée maximale.  

Une septième ligne, la Route Septentrionale, en cours d'exploration et de déploiement, plongerait vers le « nord » galactique, au-delà du centre galactique.


Les Vriijs ascendants


La plupart des Vriijs sont des individus solitaires, qui préfèrent rester sur leur monde-mère d'Okéan, dans le souvenir de leur ancien domaine interstellaire et des civilisations disparues dont ils avaient autrefois la garde ; les échanges entre les Vriijs et les scientifiques humains présents sur le monde-océan sont plutôt rares. Toutefois, il arrive que des Vriijs décident de quitter leur monde pour embarquer sur des vaisseaux humains de passage. Ils sont connus sous le nom de Vriijs ascendants -- au sens littéral, car ils quittent leur mer pour les étoiles.

les Vriijs ascendants sont liés à l'humanité de la même manière qu'une barnacle est liée à un navire. Bien que les Vriijs soient tout à fait capables de manier leur propre technologie (et, de fait, l'ont prouvé en combattant la Séquence sur son propre terrain, il y a de cela vingt mille ans), ils ont fait le choix de ne plus y recourir, pour des raisons qui restent encore à nos yeux peu claires. Il fait peu de doute que les Vriijs pourraient parfaitement bâtir leurs propres vaisseaux et laisser Okéan derrière eux pour rebâtir un empire quelque part ailleurs dans la galaxie, ou même sur les cendres de leur glorieux passé. Les Vriijs ascendants ne s'intègrent pas à la société humaine parce qu'ils en ont besoin, mais parce qu'ils le veulent.

Devenir un Vriij ascendant représente un véritable sacerdoce. Les Vriijs vivent en communautés lâches mais bien présentes, où la constante réaffirmation des liens personnels est partie intégrale de l'identité d'un citoyen. Quitter la matrice océanique est synonyme de mort sociale, et les Vriijs ascendants coupent ainsi tout lien avec leur communauté ; toutefois, cet exil est toujours volontaire. Les Vriijs ascendants endossent ce rôle en quête de quelque chose de plus grand que la vie qu'ils laissent derrière eux ; en tout, on compte un peu plus d'un millier de ces idéalistes dans l'espace humain. Toutefois, les Vriijs ascendants n'adoptent ni les noms, ni les coutumes des humains. Ils restent entre deux. Libéré des complexes contraintes d'une société dédiée à la vénération d'un passé plus qu'ancestral, ils adoptent de nouvelles formes physique, abandonnant la lourde silhouette océanique pour des corps plus déliés, mieux adaptés à la vie hors de l'eau. Pour se protéger de la sécheresse, ils portent des combinaisons colorées, qui baignent leur peau dans une couche d'eau tiède et salée, et des traducteur sonores leur permettent d'interagir avec les humains. Ils s'organisent en petites communautés, partageant des conseils, des histoires et des idées sur les réseaux humains, où ils forment souvent des amitiés durables. Ces dernières s'établissent particulièrement avec les intelligences artificielles décentralisées, qui sont l'analogue le plus direct avec les coraux dont les jeunes Vriijs aiment à s'entourer.

A l'instar de leurs confrères sur Okéan, les Vriijs ascendants n'ont pas de concept de profession, mais usent à la place de lui de « vocation », conçue comme le chemin qui doit donner à tout un chacun sa subsistance et sa raison de vivre. Ces vocations sont uniques dans la culture vriij, et ne sont pratiquées que par les Vriijs ascendants.

La plus commune de ces vocations est celle du Vagabond, aux étoiles attentif ; elle mène le Vriij ascendant qui la pratique à se mêler aux explorateurs humains, souvent ceux de la Phalène. Ces Vriijs souhaitent voyager le plus loin possible de l'amas d'Okéan, remplir leur esprit et leurs âmes des merveilles de l'univers dans le sillage des expéditions en espace profond. La vocation dite de la Sentinelle, dans la poussière dissimulée mène son pratiquant à explorer les ruines de l'empire vriij, pour essayer d'élucider les mystères de leur civilisation perdue. Ce chemin est intellectuellement stimulant mais dangereux ; il n'est pas rare que ses adeptes tombent victimes d'assassinats ciblés, probablement orchestrés par les Vriijs d'Okéan à travers les réseaux criminels humains. Enfin, la vocation du Sicaire, de cendres recouvert, mène son pratiquant dans une vie de violence, dirigée envers la Séquence, l'ennemi ancestral des Vriijs, que combat également Algorab. 

llustrations par Mark Molnar pour Eclipse Phase, distribuée par Posthuman Studios sous une licence Creative Commons Attribution Non-Commercial Share-alike 3.0 Unported..

Police interstellaire


L'idée même d'une force de police est difficile à concevoir pour les habitants de l'âge interstellaire. Dans la plupart des sociétés communales, le travail de maintien de la sécurité publique est assuré par les travailleurs sociaux et les institutions coopératives. Les peines de prison sont rares, et la plupart des condamnations se font à des travaux d'intérêt général. Le seul endroit où il est commun de voir et d'interagir avec des forces de police constituées est l'espace, où la densité énergétique des vaisseaux les rend potentiellement très dangereux, et justifie un contrôle relativement strict du trafic et des plans de vol. Dans ce contexte existent des autorités de police unifiées, placées sous le contrôle strict du pouvoir judiciaire.

Les Unions Populaires se reposent ainsi sur la Main Ouverte, dont les agents possèdent des pouvoirs de justice étendus et sont autorisés à intervenir en armes, une pratique issue du Bas-Âge qui n'est pas sans leur valoir de vertes et répétées critiques. Les Unions étant un état fédéral, les agents de la Main Ouverte ne sont impliqués que dans les affaires les plus critiques, souvent d'intérêt continental, et qui dépassent largement la simple criminalité locale ; de ce fait, voir arriver la Main Ouverte sur une scène de crime constitue immanquablement un très mauvais augure. Laniakea suit un modèle semblable, avec ses Gardes Marins, connus pour leurs uniformes bleu sombre, qui sont plus souvent impliqués dans des affaires criminelles du fait du fonctionnement plus centralisé de la république du Pacifique. La réputation des Gardes Marins est bien meilleure que celle de la Main Ouverte, en grande partie du fait de leur propension à gérer les enquêtes les plus triviales, au contact direct de la population. Iels constituent ainsi une présence plus familière que celle des agents de la Main Ouverte, qui souvent débarquent littéralement de l'orbite ou de la station gouvernementale la plus proche. On notera que ces forces interviennent indifféremment sur Terre et dans l'espace.

La seule véritable « police de l'espace » se trouve sur Elora. La Milice des Citoyens de la Travée, ou MCT, est une institution dont la juridiction se limite à l'espace de la région éponyme. Ses agents ne portent pas d'uniforme, mais sont identifiés par un brassard au triangle blanc. Formés en ingénierie spatiale, navigation et droit interstellaire, ils opèrent sous le contrôle étroit des qiths et sont autorisés à porter des armes. La MCT possède en outre sa propre flotte, constituée de Lucioles désarmées. La MCT bénéficie d'une plutôt bonne réputation, en grande partie parce que son travail est principalement perçu comme administratif ; de fait, le contrôle des centaines de translateurs en circulation dans la Travée accapare l'essentiel de son temps. Plus récemment, toutefois, la MCT s'est trouvée impliquée dans des affaires de plus grande ampleur, à l'instar de l'enquête de longue haleine ayant mené au démantèlement de la mafia de Vyiranga. 

L'Astropostale

« Le courrier passe toujours. »

Baptisée d'après son homologue historique, l'Astropostale est une coopérative à but non lucratif dédiée au transport de lettres, colis et autres paquets physiques de données d'un bout à l'autre de l'espace humain. Contrairement aux postes nationales, l'Astropostale fonctionne selon un modèle contractuel : toute commune ou coopérative souhaitant requérir ses services paie une taxe, en échange de laquelle l'Astropostale assure l'acheminement du courrier en toutes circonstances. Cette taxe étant proportionnelle aux revenus du bénéficiaire, l'Astropostale joue un rôle de redistribution entre le centre -- plutôt riche -- et la bordure, moins bien dotée, des régions de l'espace humain, la deuxième bénéficiant des investissements de la première. Sa fonction est également politique, car en désenclavant les systèmes isolés elle favorise l'unité idéologique et sociale des grands ensembles interstellaires. L'Astropostale finance en outre une coopérative industrielle expérimentale, les chantiers orbitaux Alsephina, connus pour l'excentricité de ses prototypes, ainsi que le Courrier Saïmour.

L'Astropostale se distingue particulièrement par la qualité et la rapidité de ses livraisons sol-espace. Après tout, atteindre un monde isolé n'est qu'une question de patience ; acheminer le courrier depuis le vaisseau en orbite et jusqu'à la surface de mondes aux conditions potentiellement hostiles est la véritable barrière à laquelle se heurtent les postiers moins déterminés. Avec l'aide de ses confrères d'Alsephina, l'Astropostale a ainsi développé un grand nombre de véhicules de livraison espace-sol, dont la plupart n'ont rien à envier aux élégantes navettes de l'âge industriel ; leurs pilotes sont les derniers représentants d'une caste presque oubliée, celle des aviateurs, qui bravent les tempêtes, les prédateurs et les ruines des mondes passés pour livrer coûte que coûte les lettres dont ils ont la charge.

Logo de l'Astropostale créé pour Starmoth par Lazare Viennot.

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