Smyrnia

Parfois la raison pour laquelle une région est favorisée dans le processus d'expansion humaine ne doit rien à des ruines extraterrestres ou à une géographie spécifique. Parfois la raison est uniquement d'ordre esthétique. Parfois la raison est juste "pourquoi pas ?".

Smyrnia est une des régions obéissant à ce principe. Centrée autour d'un monde alpin binaire, les jumeaux de Silésia-Smyrnia, la bulle de Smyrnia résulte d'une colonisation à critères esthétiques opérée par des habitants de l'Espace Communal souhaitant simplement avoir un ciel différent au-dessus de leurs toits. Dispersé, mal organisé, non planifié, le développement de Smyrnia a résultat en un "état de flux" caractérisé par des guerres fleuries quasi-permanentes.

La Mer Sereine

La Mer Sereine est une sorte de Travée inversée : un amas ouvert d'étoiles qui n'est pas constitué d'étoiles de classe G et F mais de cadavres d'étoiles hors séquence principale : naines blanches, étoiles à neutrons, nébuleuse planétaires, trous noirs stellaires. A la différence de la Travée toutefois, la nature artificielle de cette région fait peu de doute. Quelqu'un a modifié ces étoiles dans le passé.

La Mer Sereine ne compte aucun monde habitable à l'exception notable de Draugr, la "planète-vampire", un monde-jardin orbitant une étoile à neutron et qui ne devrait tout simplement pas exister. Le gros de l'implantation humaine est incarné par des grappes de stations installées en périphérie de la région. La Mer Sereine compte en tout quelques millions d'habitants, la plupart étant des scientifiques, des historiens et des pèlerins.

Pourquoi des pèlerins ? Parce que la Mer Sereine est d'abord et avant tout une nécropole d'étoiles mortes, de mégastructures en ruines et d'épaves flottant dans l'espace interstellaire. Cette région fut le cadre de la première rencontre de l'humanité avec la civilisation connue sous le nom générique de Séquence, représentant les débris fantomatiques d'un empire galactique s'étant répandu entre les étoiles à des vitesses subluminiques pendant des millions d'années. Plongée dans un état de guerre larvée mais permanente avec la Séquence, la Mer Sereine se trouve de facto sous le contrôle relatif d'Algorab.

Les vestiges de la Séquence se retrouvent dans tous les coins de la Mer Sereine et en font un endroit étrange, hostile mais aussi fascinant. Les mégastructures ancestrales de la Séquence perturbent ou même parfois interceptent les translations supraluminiques. Des vaisseaux énigmatiques mènent des incursions tout aussi mystérieuses contre les implantations humaines. Des indices d'une histoire ancienne, inconnaissable, sont dispersés à travers toute la région. A la fois le cimetière historique d'un empire à l'âge inconcevable et une zone de guerre à basse intensité, la Mer Sereine est ce qui se rapproche le plus d'une frontière dans l'espace humain.

Bulle d'Okéan

Bien que la plupart des amas globulaires soient relégués à la périphérie galactique certains d'entre eux habitent plus près du centre galactique. L'amas d'Okéan est suspendu au-dessus de l'un des bras galactiques situés en bordure du disque central de la Voie Lactée. A la manière de la planète éponyme, l'amas d'Okéan grouillait autrefois de vie avec des dizaines de civilisations se partageant ses dix millions d'étoiles facilement atteignables avec des vaisseaux subluminiques. A peine l'amas fut-il découvert par des explorateurs en espace profond que la présence de ruines ancestrales déclencha l'installation d'un avant-poste, se muant peu à peu en une petite constellation de stations centrée autour de la planète Okéan. Ce monde océan, et par conséquent la région l'entourant, est contrôlé par une superpuissance originaire de la Terre, Laniakea.

Bien qu'il existe toujours un espoir de trouver une civilisation survivante dans l'amas d'Okéan, ce dernier, autant que nous puissions le dire, n'est rempli que de ruines. Quels qu'aient pu être les empires interstellaires y ayant fleuri dans le passé ces derniers se sont peu à peu désagrégés pour disparaître bien avant notre arrivée. Le seul vestige de ce lointain âge d'or est une forme de vie subaquatique mystérieuse, les Vriij, ayant effacé de sa mémoire collective toute une partie de son histoire. Quoi que les Vriij aient pu être dans le passé, quoi qu'ils aient pu faire, ils préfèrent l'ignorer. Ils sont soupçonnées d'avoir joué un rôle clé dans la chute de l'amas d'Okéan.

La bulle d'espace habité dans l'amas n'en occupe qu'une infime fraction. Même avec des vaisseaux supraluminiques, explorer dix millions d'étoiles est un travail de titan et les sondes auto-réplicatrices envoyées faire le travail n'ont jusqu'ici couvert que 5% de la région. Il faudra un travail soutenu dans le temps pour comprendre, et peut-être revendiquer à notre compte l'histoire tumultueuse d'Okéan.

On notera que l'amas lui-même n'est pas considéré comme une région favorable à l'implantation humaine. La faible métallicité et l'instabilité des naines rouges constituant la population stellaire de l'amas le rendent impropre à une installation humaine durable.

La Travée

La Traverse se trouve à cinq cent années lumière du soleil mais est longtemps restée invisible aux yeux des astronomes, jusqu'à ce que l'avènement du translateur permette de contourner les nuages de poussière dissimulant cette nébuleuse contenant une cinquantaine d'étoiles de classe G et F. Leur alignement semblable à une vaste poutre donna son nom à la région toute entière, bien qu'on la nomme aussi parfois "bulle Eloraine" en référence au monde-capitale en son centre. La Travée est contrôlée par une superpuissance connue sous le nom d’Écoumène Elorain.

Une fois cartographiée par les vaisseaux de la Phalène, la Travée fut très rapidement colonisée. Ce n'est pas très surprenant : les étoiles de la Travée ont de vastes zones habitables et abritent une quantité inhabituelle de mondes colonisables. Au moins trois mondes-jardin semblables à la Terre et une douzaine de mondes-océan se trouvent concentrés dans la région. Quelques théories marginales avancent l'idée que la Travée fut soumise dans des temps anciens à des entreprises de terraformation planétaire mais la Phalène maintient qu'une telle concentration de mondes habitables n'est pas statistiquement impossible.

A l'heure actuelle, un siècle et demi après la colonisation initiale d'Elora, la Travée compte deux cent millions d'habitants humains et IA végétaux, ce qui en fait la deuxième plus grande concentration de population de la Voie Lactée après l'Espace Communal. C'est une région bien connue et amplement cartographiée, réputée pour la biodiversité impressionnante de ses mondes-jardin et l'originalité de son système politique fondé sur les qiths.

L'Espace Communal

L'Espace Communal : le cœur de l'humanité !

Ce n'est pas tout à fait exact. Le cœur de l'humanité reste la Terre, concentrant les trois quarts de la population humaine. Pour être honnête l'espace communal, c'est à dire le voisinage du soleil, n'est pas une région particulièrement développée ou active. Elle se trouve dans ce que les géographes appellent "l'ombre de la Terre". Chaque nouvelle installation souffre directement de la compétition perdue d'avance avec la puissance économique, la qualité de services et de vie offertes par le système solaire qui n'est jamais à plus d'une dizaine de translations. C'est en grande partie pour cette raison que des systèmes comme Alpha du Centaure ou l'étoile de Barnard ne sont pas grand-chose de plus que des avant-postes scientifiques. La Terre, en général, est la principale responsable de la nature un peu miteuse de l'espace communal. Un géographe à un jour ainsi qualifié cette région : "l'arrière-cour du jardin de vos grands-parents ; un endroit familier mais où vous ne mettez plus les pieds depuis des années." D'ailleurs, bien que l'espace communal ne contiennent non pas une mais deux superpuissances (l'USRT et Laniakea) les deux sont basées sur la Terre.

Il existe néanmoins quelques exceptions à ce triste état de fait. Trappiste vient à l'esprit par exemple, avec sa configuration planétaire unique : sept planètes habitables ou quasi-habitables contenues dans un rayon inférieur à l'orbite de Jupiter. On peut aussi citer l'étoile de Kapteyn et son monde habitable antédiluvien où l'humanité découvrit des ruines extraterrestres pour la deuxième fois.

On notera enfin que les stations iréniennes comme Phi Clio sont rattachées à l'espace communal par pure convention.

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