Vyiranga

Type planétaire : planète tellurique.
Région : Travée.
Âge
: 6,5 milliards d'années.
Étoile parente
: étoile binaire K-M. Un satellite naturel.
Gravité : 0,86 g.
Atmosphère
: 0,89 bar, azote-oxygène.
Température moyenne
: 280°K.
Type d'écosystème
: à base de carbone.
Durée de l'année stellaire : 400 jours.
Durée du jour stellaire : 29 heures.
Type d'établissement humain
: civilisation planétaire.
Âge de l'établissement humain
: 52 ans.
Population : 5 millions.
Allégeance
: Écoumène Elorain.
Distance à la Terre : 570 années-lumière.

Stations: Station Oneiroi, Port Franc de Vyiranga. 

1 – Méditerranée

Vyiranga compte parmi les mondes les plus plaisants de la Travée. Planète tellurique de petite taille, elle est recouverte d'océans peu profonds, et la plupart de ses continents ont été submergés à la fin du dernier âge glaciaire. On la considère parfois comme faisant partie des « mondes méditerranéens », une sous-classe de planètes telluriques caractérisée par une importante exposition solaire, des précipitations moyennes et un faible ratio de terres émergées. La vie sur Vyiranga est principalement végétale et fondée sur la chlorophylle. Le règne animal se trouve limité à des pseudocoraux, capables de mouvement aérien et subaquatique. Avec une faible obliquité, Vyiranga ne présente pas de saisons planétaires ; toutefois, les variations de luminosité de son étoile binaire forment des méta-saisons, longues de plusieurs siècles et comparables à des âges glaciaires terriens.

2 – Lichen doré

Bien qu'inoffensives, les formes de vie Vyirangaises sont capables d'interférer avec le système nerveux humain ; ainsi, les pollens locaux sont connus pour susciter des réactions émotionnelles violentes, allant de l'euphorie à une profonde tristesse. Ces réactions peuvent être contrées avec des barrières immunitaires (anticorps secrétés par une monade) ou physiques (emploi de masques filtrants) mais les habitants, dans leur grande majorité, ont appris à faire avec.

Une espèce en particulier est un psychotrope très puissant : un pseudolichen connu sous le nom de lichen doré de Vyiranga (Caloplaca Vyirangana) ou lichen onirique. Ce symbiote est capable de communication intra-espèce à l'aide de synapses végétales ; une fois ingérées ou inhalées par un humain standard avant de s'endormir, ces synapses déclenchent des rêves lucides. Le déclencheur de ces rêves est un objet doré, qui apparaît juste avant que le rêveur devienne conscient de son propre état, et qui donne ainsi son nom à l'espèce. À très forte dose, Caloplaca Vyirangana peut même être employé pour déclencher des rêves lucides en dehors d'une phase de sommeil ; la transition entre perception standard et onirique a alors lieu sans perte de conscience. De telles concentrations peuvent être rencontrées dans les régions équatoriales de Vyiranga quand le vent souffle depuis la mer, ce qui rend les excursions littorales plutôt étranges. 

3 – Monde onirique

Autant outil de recherche que de divertissement, le lichen doré constitue la principale exportation de Vyiranga. Endémique de la planète et impossible à transplanter sur d'autres mondes, le symbiote a suscité toute une culture et une économie centrée autour des rêves lucides ; en effet, le lichen doré n'est qu'un facteur de transition, il ne suscite pas le contenu du rêve lucide. Les chambres oniriques de Vyiranga fournissent ainsi des pièces musicales, des spectacles lumineux et des techniques de méditation destinées à orienter un rêve lucide et à permettre au rêveur de le transformer en expérience unique.

On notera que le lichen doré n'est techniquement pas un produit stupéfiant. Toutefois, une surdose peut entraîner un état de rêve constant, connu sous le nom de « tunnel onirique ». Bien que cet état ne cause pas de dégâts neuronaux ou nerveux, il est quasiment impossible de l'annuler, et le sujet n'arrête ainsi jamais de passer entre rêve lucide et perceptions réelles. Bien que le lichen doré n'entraîne pas d'accoutumance, l'existence de cet effet secondaire potentiel est la raison principale derrière la restriction du commerce de Caloplaca Vyirangana aux envoyés stellaires.

Illustration from the Wootha Public Domain Release.

Okéan

Type planétaire : monde-océan.
Région : Bulle d'Okéan.
Âge
: 2,5 milliards d'années.
Étoile parente
: naine orange de classe K. Trois lunes.
Gravité : 1,56 g.
Atmosphère
: 5 bar, azote-oxygène.
Température moyenne
: 285°K.
Type d'écosystème
: à base de carbone, d'origine externe (panspermie).
Durée de l'année stellaire : 276 jours.
Durée du jour stellaire : 35 heures.
Type d'établissement humain
: stations orbitales et lunaires.
Âge de l'établissement humain
: 42 ans.
Population : 150 000.
Allégeance
: Laniakea.
Distance à la Terre : 3,500 années-lumière.

Stations orbitales : Port Nymphe, Point Uluru. 

1 – Monde-océan

Un monde-océan est une planète presque exclusivement faite d'eau : cette notion ne doit pas être confondue avec celle de monde océanique, c'est-à-dire une planète dont la surface est couverte d'eau, mais dont la croûte et le manteau sont rocheux. Si les mondes océaniques grouillent de vie, les mondes-océan, eux, sont des planètes hostiles. La présence d'eau liquide n'est pas suffisante pour assurer le maintien de la vie : privée de minéraux et de métaux, la vie locale, quand elle existe, a bien du mal à dépasser un stade unicellulaire. Ainsi, la présence d'un écosystème très développé sur Okéan constitua une surprise de taille pour les premiers explorateurs humains à cartographier la planète, il y a de cela quarante ans. Une étude plus précise de la vie locale montra qu'elle avait été introduite artificiellement, avec la totalité des espèces montrant des signes évidents de génie génétique. Les scientifiques venus de Laniakea supposèrent ainsi qu'Okéan devait être le monde-mère d'une civilisation technologiquement avancée, mais s'étant jusqu'ici dérobée aux tentatives de contact humaines.

Iels avaient raison.

2 — Vriij.

Okéan est ainsi le monde-mère d'une civilisation non-humaine, celle des Vriijs, une forme de vie aquatique intelligente, qui n'est pas sans rappeler les calmars géants terriens. À l'instar de la vie locale, les Vriijs ne sont pas originaires d'Okéan : il y a de cela plusieurs dizaines de milliers d'années, ils constituaient la forme de vie dominante de l'amas globulaire dont Okéan se trouve à la frontière. La raison pour laquelle les Vriijs se sont volontairement exilés sur ce monde-océan est peu claire (bien qu'un conflit avec la Séquence soit certainement à l'origine de l'exil) mais il est indéniable qu'ils sont à l'origine de la vie okéane. Pour le pire et le meilleur, Okéan est désormais leur nouveau domaine.

Les Vriijs et leur amas globulaire sont détaillés plus avant dans l'entrée pertinente.

3 — Avant-poste

Okéan est directement contrôlée par Laniakea. Bien que la planète soit située à plusieurs milliers d'années-lumière de la Terre, la superpuissance y maintient une présence orbitale conséquente, qui inclut des stations permanentes sur les trois lunes glacées. La pression atmosphérique, la gravité et les tempêtes d'Okéan limitent la présence humaine en surface au strict minimum : quoi qu'il en soit, toute entreprise de colonisation recevrait un véto définitif des autorités terriennes en raison de la présence des Vriijs. Quelques rares avant-postes flottants peuplent l'océan ; la plupart sont occupés par des intelligences artificielles, dont la compagnie est plus agréable aux Vriijs que celle des humains standard.

Illustration par Ekaterina Valinakova.

Trappiste 1-e

Type planétaire : monde tellurique.
Région : espace commun.
Age
: 7.5 milliards d'années.
Étoile parente
: naine rouge de classe M.
Gravité : 0.77 g.
Atmosphère
: 0.8 bar, azote-oxygène.
Température moyenne
: 246°K.
Type d'écosystème
: à base de carbone, contaminé.
Durée de l'année stellaire : 6 jours.
Durée du jour stellaire : infini (planète en rotation synchrone).
Type d'établissement humain
: stations locales.
Âge de l'établissement humain
: 125 ans.
Population : 2 millions.
Allégeance
: Indépendant.
Distance à la Terre : 40 années-lumière. 

Starports: Nave Point, Trappist Memorial Hub.

1 - Un monde trop connu

Trappiste 1-e fut découverte durant les dernières décennies de l'âge industriel. Considérée comme l'une des planètes potentiellement habitables les plus proches de la Terre, elle fut étudiée de manière détaillée avant l'effondrement ; la connaissance relative à Trappiste 1-e fut conservée par les moines de l'Outre-Eglise. Après la découverte du translateur, Trappiste 1-e fut sélectionnée comme cible prioritaire pour les premières sondes interstellaires. Trappiste 1-e fut ainsi atteinte par une expédition humaine il y a un peu plus d'un siècle. Quand le vaisseau d'exploration Gondwana se réintégra sur son orbite basse, ce fut pour trouver la planète telle que les astronomes l'avaient décrite un demi-millénaire auparavant : un petit corps tellurique, baignée par la faible lumière de sa naine rouge. 

« J'avais lu tous les ouvrages et articles historiques sur Trappiste 1-e avant d'embarquer sur le Gondwana », se souvient l'exobiologiste Marcina Sevenkova dans son livre A nos premiers voyages. « L'atteindre pour de vrai fut une expérience des plus étranges. Je savais à quoi Trappiste 1-e devait ressembler. Je savais à quoi m'attendre. Les caractéristiques planétaires, la couleur de l'étoile dans le ciel, la température de l'air, le pourcentage d'eau liquide à la surface, tout. Quand nous avons atterri, je me suis mise à éprouver un terrible sentiment de déjà-vu. Je connaissais ce monde. Lors de mes premiers pas, j'eus même l'impression de revenir dans un lieu familier. Trappiste 1-e avait fait partie de mon imaginaire depuis tellement longtemps...

2 - De corail et d'hommes

Trappiste 1-e constitua notre premier contact avec des formes de vie non-terrestres complexes. Ce fut un désastre.

Comme toutes les planètes ayant des naines rouges pour parentes, Trappiste 1-e est éminemment hostile à la vie. La face éclairée de la planète est brûlante, couverte de déserts et d'océans à-demi évaporés. La face sombre, au contraire, est plongée dans une nuit éternelle. La vie ne peut guère se développer qu'à l'équateur, ou « terminateur », qui est sujet à un crépuscule tiède permanent. La biodiversité de Trappiste 1-e est faible : les formes de vie dominantes sont des symbiotes semblables à des coraux, faits de lichen qui s'abrite des radiations solaires et des tempêtes en sécrétant des tubulures de calcaire. Communiquant par phéromones interposées, ces formes de vie suscitent ainsi un vaste réseau de colonies interconnectées, parfaitement adapté aux humeurs de l'étoile. Toutefois, ces lichens ne possèdent aucun système immunitaire : les pathogènes étant inconnus sur Trappiste 1-e, les tubulures suffisent à garder le fragile coeur de ces pseudo-coraux à l'abri.

Ou plutôt suffisaient, jusqu'à notre arrivée.

3 - Un monde contaminé

Cent vingt ans après le premier contact, l'écosystème de Trappiste 1-e est en train de subir une extinction de masse. Malgré les efforts incessants de la Phalène, l'élimination des bactéries et virus apportés par les explorateurs humains s'est révélé impossible. Bien que les ultraviolets émis par l'étoile en éliminent une grande partie à chaque éruption stellaire, les foyers bactériens sont parvenus à s'ancrer dans le sol et à se développer au détriment des lichens, dont ils envahissent sans mal les tubes de calcaire. Les nombreuses tentatives visant à circonscrire cette épizootie globale par l'emploi antibiotiques et de bactériophages n'ont eu aucun résultat, pas plus que l'édification de zones censément protégées. L'écosystème de Trappiste 1-e est condamné à moyen terme.

La planète agit désormais comme un tragique exemple de ce qu'il ne faut pas faire lors du contact avec un écosystème extraterrestre - même et peut-être surtout quand ce dernier s'est révélé incapable d'infecter les humains mais que la réciproque n'a jamais été testée. Désormais, de stricts protocoles de décontamination sont recommandés au décollage et à l'atterrissage, tandis que des études écosystémiques poussées doivent être menées avant d'autoriser des sorties libres ; si leur résultat est négatif (i.e si l'écosystème s'avère incapable de résister aux espèces invasives apportées par les colons humains), la planète doit rester strictement isolée, pour ne jamais répéter le triste sort de Trappiste 1-e.

Mundis

Type : planète tellurique
Région : bulle de Mundis
Âge
: 3,50 milliards d'années.
Étoile parente
: classe K, unique.
Planète parente : géante gazeuse (320 masses terrestres)
Gravité : 0,37 g.
Atmosphère
: 0,8 bar, azote-oxygène.
Température moyenne
: 286°K
Climats
: froid aride à tempéré chaud.
Type d'écosystème
: vie à base de carbone avec photosynthèse fondé sur le pigment rétinal.
Durée de l'année stellaire : 1826,25 jours terrestres.
Durée du jour stellaire : 27 h 52 min.
Type d'établissement humain
: civilisation planétaire.
Âge de l'établissement humain
: 54 ans.
Population : 15 millions.
Allégeance politique
: indépendant.
Distance à la Terre : 2000 années-lumière. 

Ports Stellaires : Port Eletharna, Orbitale de la Spire.

1 - Le monde rétinal

La plupart des mondes habitables orbitant des étoiles de classe K et G (naines jaunes semblables au soleil) possèdent une végétation aux feuilles vertes, qui pratiquent une photosynthèse basée sur la chlorophylle. Mundis, pourtant, apparaît pourpre depuis l'espace. En effet, la photosynthèse des espèces locales ne repose pas sur la chlorophylle mais sur le rétinal, un pigment qui absorbe la lumière verte et jaune, au lieu du rouge et du bleu. La planète confirme ainsi la validité de l'hypothèse de la Terre Pourpre, voulant qu'un tel écosystème végétal puisse non seulement apparaître mais se maintenir dans le temps.

Lors de la découverte de la planète, les scientifiques de la Phalène ont émis l'hypothèse que la suprématie des pigments rétinaux sur Mundis (il semble y avoir eu quelques lignées végétales usant de la chlorophylle, mais toutes sont aujourd'hui éteintes) est due à un chemin évolutif très spécifique. Ce dernier aurait conduit à une explosion de la biodiversité et du nombre des halobactéries dans la Mundis primitive, assurant un développement de la végétation moderne à partir de cette famille connue pour requérir aux pigments pourpres. De fait, les plantes mundiennes peuvent pousser sur des sols hypersalins, une propriété commune aux organismes descendus desdites halobactéries. 

2 - Sous l'oeil du géant

Outre sa végétation exotique, Mundis est la seule planète habitable connue à orbiter autour d'une géante gazeuse, nommée Iteren par les colons humains. Mundis, du fait de sa taille, est en rotation synchrone avec Iteren, c'est-à-dire qu'elle lui présente toujours la même face. Cette configuration a conduit à une différentiation de l'éclairage nocturne ainsi que de la météorologie selon les hémisphères "proche" ou "lointain". La vision de la géante gazeuse suspendue dans le ciel, large comme une orange tenue à bout de bras, est particulièrement frappante et constitue un motif récurrent dans l'art mundien. Les forces de marée exercées par Iteren sur le manteau de Mundis entretiennent par ailleurs une forte activité volcanique et géothermale.

La présence d'installations humaines sur les deux planètes leur ont permis de développer une relation symbiotique. Les villes mundiennes sont plutôt low-tech et sont conçues pour interférer le moins possible avec l'environnement local ; leurs habitants sont les descendants des premiers scientifiques à avoir foulé le sol de la planète pourpre, il y a un demi-siècle. Les stations d'Iteren, en contraste, sont des merveilles de haute technologie spatiale, dont les éoliennes atmosphériques fournissent une énergie régulière et abondante. Ses habitants sont des spationautes qui préfèrent rester en gravité faible et entretiennent des liens familiaux avec leurs compagnons terrestres. Les deux cultures sont ainsi étroitement associées à travers des échanges constants de population, d'énergie et de productions artistiques, formant une entité politique collaborative suspendue dans le ciel à deux mille années-lumière de la Terre.

3 - Le domaine des Jardiniers

La beauté de Mundis est stupéfiante. Ses vallées sont profondes et sculptées comme des oeuvres d'art, ses plaines sont vastes et parsemées de forêts colorées ondulant sous le vent, ses montagnes s'élèvent vers le ciel avec une grâce sans pareille, leurs glaciers immaculés se couvrant de l'orange d'Iteren, ses forêts et ses océans se rejoignent en de sublimes mangroves - et cette grandiose nature en deviendrait presque suffocante. De nombreux visiteurs se trouvent oppressés par un afflux de beauté, parfois même affectés par une forme de folie temporaire qui n'est pas sans rappeler le syndrome de Stendhal.

Cette beauté, de fait, n'est pas naturelle. Mundis porte des signes discrets mais indéniables d’ingénierie géologique : bien que la biosphère ne soit pas artificielle, c'est bien le cas du paysage. Les vallées les mieux agencées ont été creusées avec des lasers orbitaux, les processus d'érosion-sédimentation manipulés pour maximiser la taille des mangroves, des fleuves détournés avec des pulsations sismiques pour aligner les espèces végétales selon des gradients agréables à l’œil. Toutes ces améliorations planétaires furent pratiquées il y a cinq cent mille à un million d'années par une civilisation non-humaine aujourd'hui éteinte, les Jardiniers.

Illustration par Oleg Kuznetsov, CC BY-SA 4.0

Draugr

Type : planète tellurique.
Région : Mer Sereine.
Satellites naturels : une lune rocheuse.
Âge
: 4,8 milliards d'années.
Étoile parente
: étoile à neutrons, unique.
Gravité
: 0.68 g.
Atmosphère
: 2,5 bar, azote-oxygène.
Température moyenne
: 10 °C
Climats
: forêt humide froide.
Type d'écosystème
: vie à base de carbone, origine non-humaine et artificielle.
Durée de l'année stellaire : 78 jours.
Durée du jour stellaire : 68 h 45 min.
Type d'établissement humain
: avant-postes au sol.
Âge de l'établissement humain
: 65 ans.
Population : 550 000.
Allégeance politique
: Algorab.
Distance à la Terre : 800 années-lumière.

Ports stellaires : Le Nid du Corbeau, Citadelle de Draugr, Point Hugin. 

1 - La planète qui ne devrait pas exister

Les navigateurs aiment à plaisanter sur l'idée d'une « impossible planète impossible », un jeu de mots qui renvoie à une réalité de la recherche astronomique moderne : plus la Voie Lactée est explorée et plus on découvre de planètes qui n'auraient pas dû se former d'après les modèles physiques qui tentent de décrire l'apparition des systèmes solaires.  

Draugr est toutefois plus qu'un monde un peu exotique. Oui, en théorie une étoile à neutrons possède une zone habitable et en théorie toujours, une planète tellurique pourrait survivre à la naissance chaotique de cet astre-zombie, mais il est rigoureusement impossible qu'un tel monde abrite la vie, qui plus est complexe. Draugr ne devrait pas exister. Il n'existe pas d'astuce évolutive pour permettre à un écosystème de subsister à proximité d'une étoile à neutrons, avec une simple atmosphère d'oxygène-azote pour bouclier contre ses radiations.

Mais la Mer Sereine est un étrange endroit.

2 - La vieille forêt

Les rayons X et gamma émis par l'étoile devraient être suffisants pour stériliser Draugr jusqu'au sous-sol ; l'atmosphère est trop peu épaisse pour les filtrer, donc un autre facteur est en jeu.

Le premier élément qui attire l'attention du voyageur en orbite de Draugr est sa surface polie et étrangement organique, qui ne correspond pas au sol de la planète, qui se trouve plus de dix kilomètres sous cette étendue visible. Draugr est entièrement recouverte d'une épaisse couche de végétation à base de carbone, qui lui fait une armure protectrice contre les radiations et le vent solaire. Cette forêt, identifiée par les explorateurs de la Phalène, constitue un unique organisme symbiotique. Sa canopée, directement exposée à Draugr, est composée de plantes robustes, à faible durée de vie, qui utilisent la lumière de l'étoile pour effectuer une photosynthèse partielle qui nourrit une couche plus profonde de pseudo-arbres, qui en retour remplacent graduellement les colonies de la surface. Les chutes constantes de matière organique alimentent un troisième niveau, peuplé de champignons dont le mycélium constitue un réseau de neurones permettant à la forêt de s'auto-réguler et potentiellement de penser. Cette partie de la forêt est la seule qui permette la vie humaine à l'air libre.

3 - Hors-Séquence

Si la forêt de Draugr est bien organique, elle n'est pas naturelle. Quand l'étoile de Draugr se transforma en supernova, puis en étoile à neutrons, le cataclysme purgea la planète de toute vie pré-existante, signifiant donc que le symbiote planétaire a une origine interstellaire ; le jardinier qui l'a apportée nous reste inconnu, et sans doute inconnaissable. Malgré la présence de la Séquence dans la région, la forêt ne semble pas lui être reliée, car l'ancien empire n'a jamais colonisé le système, ni ne l'a ciblé avec ses raids, malgré une forte concentration de stations appartenant à Algorab.

La forêt leur fait peur, et nous ne savons pourquoi.

Show more posts

Tout le contenu du blog Starmoth est© Isilanka
Aucune utilisation non autorisée n'est autorisée sans l'autorisation préalable de l'auteur. Vous pouvez les contacter ici